LA PETITE HISTOIRE DU FESTIVAL DE LA GRANGE DE MESLAY
Publié dans le PROG n°213 de Juin 2024
Cot-cot-codeeeeec… Voilà un drôle de bruit pour un festival de musique classique ! Pourtant, vous n’êtes pas à l’abri de croiser un ou deux animaux de basse-cour après avoir passé l’arche de la Grange de Meslay pour assister à la soixantième édition des Fêtes Musicales en Touraine.
C’est d’ailleurs le pittoresque du lieu qui a séduit son illustre fondateur. Le pianiste russe Sviatoslav Richter, venu donner un concert à Tours en 1963, est en effet ressorti conquis par sa balade à Meslay. Ni une ni deux, avec l’enthousiasme de passionnés tourangeaux, voilà le festival créé dès 1964, entre les bottes de foin et les murs plus que centenaires du lieu ! Le bâtiment du XIIIe siècle n’a rien perdu de sa belle allure. Sa charpente du XVe siècle est toujours là pour retenir les notes qui s’échappe des instruments, et les vieilles pierres sont toujours debout. Le porche, la grande cour fermée, les bâtiments agricoles devenus salles de réception ou de concert dessinent un monument. Déjà, au XIIIe siècle, la grange médiévale fortifiée n’avait pas beaucoup de rivales, même dans d’autres régions, de par sa superficie de 1500m2. Epargnée par la Révolution, elle est encore aujourd’hui debout grâce à ses propriétaires, la famille Lefebvre.
Quant au festival, en soixante ans d’existence, il a vu défiler du beau monde : Richter bien sûr, souvent présent, mais aussi Pierre Boulez, ou plus récemment Renaud Capuçon ou le Quatuor Modigliani… Cette année encore, le programmateur René Martin a encore réuni quelques têtes d’affiche des musiques dites classiques, de la pianiste Marie-Ange Nguci au violoncelliste Paul Colomb en passant par le Trio Wanderer.
Verra-t-on une chauve-souris traverser la grange pendant un concert ? Pas impossible, tant plus rien ne surprend à Meslay ! Quant à mettre votre tenue de soirée pour y aller entre le 7 et le 16 juin pour cette soixantième édition, c’est à vous de décider !