Simon Astier à Tours.jpg Simon Astier à Tours.jpg Simon Astier à Tours.jpg Simon Astier à Tours.jpg Simon Astier à Tours.jpg Simon Astier à Tours.jpg Simon Astier à Tours.jpg

SIMON ASTIER

🕑 Temps de lecture : 5 min

Publié dans le PROG n°217 de Novembre 2024

On s’était fixés un défi : ne pas parler de Kaamelott avec Simon Astier. Facile, tellement il a de projets, à commencer par la pièce Le Discours, à voir à Tours.


LA QUESTION !?!

Dans vos projets, avec des super-héros (la série Herocorp), de la SF (la série Visitors) ou des policiers (Off Prime), il y a toujours de la comédie. Un ingrédient obligatoire ?

La comédie est un rempart à la mélancolie, et c’est aussi une manière de communiquer. L’humour ne prend pas le pas sur le reste, d’ailleurs dans toutes les comédies que j’ai faites, il y avait aussi d’autres choses moins drôles et plus personnelles. Je crois que la comédie permet de parler plus profondément aux gens. Et elle a une dimension poétique, c’est une manière de se présenter au monde.

HERO CORP Bande Annonce Saison 4

LE QUESTIONNAIRE

La chanson de la honte dans votre playlist ?

La Solitudine, de Laura Pausini. Mais attention je ne la chante pas ! J’ai trop de respect pour les chanteurs, si je vais à un concert, c’est pour écouter.

Votre livre de chevet ?

Je prends enfin le temps de lire Samouraï de Fab Caro. C’est sorti à l’époque où j’étais plongé dans Le Discours.

Le film qui a marqué votre enfance ?

Batman Returns, le deuxième Batman de Tim Burton, avec Le Pingouin, Catwoman... J’y retrouve le même thème que dans Le Discours : l’art de sublimer la part sombre qu’on a en soi. Burton et Spielberg m’ont marqué !

L’artiste qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Enfant je crois que c’était Michel Courtemanche. Je suis allé au Québec pour le faire jouer dans Herocorp. J’ai grandi avec le cinéma américain, et lui avait un pied sur chaque continent. Je crois qeu lui et Steven Spielberg m’ont donné envie de faire ce métier.

Le dernier spectacle qui vous a fait rire ou pleuré ?

Celui de mon pote Arnaud Tsamère : un garçon très pudique, que je connais depuis une quinzaine d’années. Son dernier spectacle où il parle de mariage et de divorce m’a fait rire comme jamais ,mais j’étais aussi ému car il partage avec élégance sur scène des choses très personnelles.

Si vous deviez organiser un dîner de « Simon » célèbres, le premier invité ce serait le libérateur de l’Amérique du Sud Simón Bolivar ? L’acteur Michel Simon ? Ou le chanteur américain Paul Simon ?

Vous avez oublié Simon Pegg, la « trilogie Cornetto », une idole absolue !

LE DISCOURS AU THEATRE - SIMON ASTIER

L’INTERVIEW

Vous serez à Tours pour jouer la pièce Le Discours, adapté du roman de Fab Caro. C’était une évidence d’en faire un seul-en-scène ?

Ça l’est devenu assez vite : dans le roman, le narrateur est tout seul dans sa tête, c’est savision du monde et sa vision des gens qui l’entourent qu’on découvre. C’était parfait dans un seul en scène. Si ces personnages étaient incarnés par d’autres comédiens, on se rendrait compte qu’ils ne sont pas comme le héros nous les décrit. On voyage dans la tête d’Adrien, qui est tellement perturbé par plein de choses qu’il change d’avis tout le temps, il a du mal à démêler ce qui lui arrive.

La sortie d’un film adapté du même roman n’a pas perturbé votre projet ?

J’ai tendance à penser que les choses bien rentrent dans un cercle vertueux. C’est même chouette que plein de gens aient eu l'idée de raconter cette histoire-là, ça a mis en lumière le roman et ce qu’il raconte. Ça montre qu’elle vaut le coup d’être racontée. Elle fait du bien aux angoissés et aux anxieux comme moi !

Vous avez travaillé sur votre anxiété avec ce projet ?

Je suis un homme d'équipe et j'ai toujours cru en ce métier par la force de l'équipe. Donc me retrouver seul sur scène, c’était aussi me retrouver face à moi-même. C’est une angoisse que je ne connaissais pas, à la fois terrorisante et intéressante. On parle bien des choses quand on les connait, et je connais ce que traverse ce personnage. Je suis livré à moi-même tous les soirs, on ne peut se reposer sur personne donc on doit compter sur soi-même et être à son meilleur possible. Toute cette expérience m’a fait progresser humainement.

Il a fallu couper, adapter le texte de départ…

Oui car cela aurait duré 4h ou 5h sinon ! Nous avons mis en place une structure dramaturgique classique, bougé des éléments, ajouté des choses, changé la fin, mis quelques mots à moi par-ci par-là. Mais la base est tellement brillante, ardente, que j’ai surtout choisi ce qui me touchait le plus dans le livre.

Vous qui avez fait de l’improvisation théâtrale, l’impro joue un rôle dans ce processus créatif ?

L’impro est un coussin de sécurité pour moi. C’est un outil indispensable pour un acteur, et même pour un auteur ou un metteur en scène. ÇA muscle une partie du cerveau très importante pour la créativité. Mais quand je réalise un film, je tourne ce qui a été écrit. Et une fois qu’on a tout ce qu’il faut, on fait quelques versions supplémentaires pour tester des choses. L’impro c’est une manière de ne jamais se sentir en danger quand on est en jeu. Allez, je fais une métaphore un peu molle : c’est comme travailler son tir à 3 points au basket. Ça ne fait pas de vous un bon basketteur, mais ça améliore votre qualité de jeu.

Policier, SF, super-héros : le cinéma de genre, c’est votre truc ?

J’aime bien ça ! J’ai plus de facilités à déclencher mon imaginaire quand l’histoire se déroule dans un cadre un peu « exotique ». J’ai grandi devant un écran avec des films et des séries, c’était une manière de voyager, enfant. Donc j’ai gardé ce réflexe de vouloir décaler la réalité.

Vous tournez en ce moment un nouveau film, comme réalisateur. Vous vous sentez plus réal’ qu’acteur ?

Réaliser, c’est ce qui m’anime. Raconter des histoires aux gens. On grandit tous à travers les histoires qu’on reçoit. C’est pour ça qu’aujourd’hui j’aime partager et raconter, ça me fait du bien et j’espère faire du bien aux autres. Mais c’est aussi un plaisir d’être acteur pour quelqu’un d’autre car on ne porte pas tout sur ses épaules, c’est ludique. Comme j’ai la chance de faire beaucoup de projets comme scénariste ou réalisateur, cela me donne le luxe de choisir les projets sur lesquels je joue. Je choisis donc les projets où je m’amuse à 100%. Pour jouer la comédie, au vrai sens du terme !

 

Avant de découvrir le nouveau film de Simon Astier, direction le Palais des Congrès pour la pièce « Le Discours » le 17 novembre 2024.

La billetterie en ligne : https://cheyenne.trium.fr/index.php/6/manifestation/28364?k=66461cd4db013

Voir aussi