JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT

L'interview de JEAN-CHRISTOPHE HEMBERT

🕑 Temps de lecture : 2 min

Publié dans le PROG n°213 de Juin 2024

« J’ai appris mon métier au théâtre »

Au festival l’Orée des Sons à Nouzilly, il prêtera sa voix au conte musical Peer Gynt. Sur les scènes de théâtre, il met en scène Peter Pan et Wendy. Mais si en regardant sa photo vous pensez « on en a gros », c’est normal. 

Le personnage de Karadoc que vous interprétiez dans Kaamelott vous colle-t-il à la peau ? On vous arrête dans la rue ? 

C’est quelque chose que je suis fier d’avoir fait donc ça ne me pose pas de problème ! Les gens qui m’en parlent sont toujours bienveillants. La petite notoriété que Kaamelott m’a apporté est présente, mais pas omniprésente, donc ça n’est pas désagréable. 

Dans certains commentaires Instagram, des personnes indiquent vous suivre grâce à Kaamelott, et être allées au théâtre grâce à vous…

Je suis content que ma petite notoriété permette ce genre de choses, car tout le monde n’a pas accès au théâtre, ou l’idée d’y aller, donc si je peux servir à cela c’est tant mieux ! 

Cette expérience à la télé et au cinéma a-t-elle eu un impact sur votre manière d’envisager votre métier ?

Cela me pousse à essayer d’être encore plus généreux avec le public, pour l’accompagner dans la découverte d’œuvres parfois complexes, en aménageant des portes d’entrée pour y arriver. Cela passe parfois par une touche de comédie, un peu de légèreté. 

Et que trouvez-vous au théâtre que vous n’aviez pas à la télé ?

J’ai appris mon métier au théâtre. Ce qu’on a fait avec Alexandre Astier, qui vient aussi du théâtre, c’est d’amener dans des processus industriels ou à gros enjeux financiers notre travail artisanal. Ne pas être dans la mécanique ou l’automatisme : penser chaque décor, choisir le meilleur acteur pour un rôle, réfléchir chaque instant pour coordonner tout cela pour faire exister les scènes. Ce goût pour l’artisanat du théâtre, c’est la meilleure école, et mon meilleur atout pour tout ce que j’ai pu faire.

Au festival l’Orée des Sons à Nouzilly, vous prêterez votre voix à Peer Gynt. Comment est né le projet ?

Je suis très ami avec Benjamin Garzia qui organise cet événement, et nous avons déjà monté cette œuvre à Mulhouse, au profit d’associations d’aide à l’enfance. C’est avec plaisir que je reviens aux côtés de ce chef d’orchestre talentueux et dynamique ! 

Votre autre projet en cours, plus personnel, c’est la pièce de théâtre Wendy et Peter Pan que vous mettez en scène : quelle version de cette histoire proposez-vous ?

Je suis partie d’une version anglaise du roman. L’auteur, Barrie, ne s’est pas assis un jour à sa table en se disant « je vais écrire pour la jeunesse ». Le personnage de Peter Pan est apparu dans un de ses romans, puis une pièce où les didascalies de plus en plus nombreuses se sont transformées en roman. Donc c’est une œuvre qui a beaucoup bougé, et la version du début du XXe siècle n’était pas du tout édulcorée, très différente de la version présentée à Broadway ou de ce qu’en a fait Disney : c’est de cette version plus noire qu’on est partis. Peter Pan est un sale type, Neverland n’est pas un pays imaginaire mais un pays dont on ne revient pas, où Wendy s’enfuit après un trauma, et la prise d’une « poudre magique ». Il y a donc un lien avec la drogue et la dépression, et la vraie traduction de « Tinkerbell » (fée clochette en français), c’est « cloche du rétameur », celui qui répare l’émail des casseroles. Dans le roman, elle tue Wendy, elle picole, et répète tout le temps l’expression « You silly ass ! », dont l’équivalent serait « trou du cul » en français ! 

Et comment le public réagit-il ?

Le fait que Peter Pan ne soit pas un lutin vert, ça peut déstabiliser, d’autant que les rôles sont joués par des gens de quarante ans, car l’histoire elle-même est celle d’un quarantenaire qui joue avec des enfants. 

Barrie, a perdu son grand-frère très jeune, en faisant du patin sur un lac gelé, ce qui avait traumatisé sa mère. Il a arrêté de grandir en atteignant l’âge de son frère décédé, il s’est marié sans consommer son mariage, jusqu’à rencontrer une femme et ses trois enfants : il s’est intégré peu à peu à cette famille, payait les factures, avait son lit dans la chambre des enfants, comme s’il s’achetait un statut d’enfant dans une famille qui fonctionne. 

On redécouvre donc l’œuvre, avec ses thèmes qui touchent tout le monde et provoquent l’émotion : le rapport au temps, à notre jeunesse, à nos parents, aux choses qui ne reviendront jamais… Une œuvre que je trouve riche, insaisissable et forte ! 

Eté rime-t-il avec Vacances pour vous ?

Oui ! Une de mes missions les plus importantes de ma vie c’est organiser mes vacances avec les enfants ! C’est un moment hors du quotidien, où on se redécouvre les uns les autres, des moments précieux. Montagne et rando.

Vous préparez votre summer body ?

Je suis en plein dedans, évidemment ! 

 

Retrouvez Jean-Christophe Hembert à Nouzilly le 30 juin pour un concert-brunch autour de Peer Gint – loreedessons.fr. 

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