Publié dans le PROG n°210 de Mars 2024
« Être plusieurs sur scène crée de l’émulation »
La pianiste excelle aussi bien en solo qu’au sein du Spiritango Quartet qui jouera le 14 mars à La Pléiade de La Riche.
Comment est né le Spiritango Quartet ?
Le projet est né il y a une dizaine d’années : nous sommes tous issus de formations classiques, et c’était l’occasion de casser un peu les codes dans lesquels nous évoluions pour nous concentrer sur le répertoire d’Astor Piazzolla, mais aussi de compositeurs contemporains comme Matthieu Stefanelli ou Alexandre Fontaines et plusieurs autres avec qui nous avons eu la chance de travailler. Nous avons sorti trois disques en quartet, et partagé des projets avec d’autres musiciens en quintet, comme les guitaristes Tomás Gubitsch, ou Emmanuel Rossfelder, qui sera avec nous à La Riche. Avec lui nous jouons en acoustique, alors que Piazzola écrivait pour guitare électrique.
Ce projet, c’est pour vous une respiration dans votre carrière « classique » ?
C’est vrai que se retrouver à plusieurs sur scène crée de l’émulation, une vraie osmose, on s’enrichit les uns et les autres et notre complicité transpire aux yeux du public. Le tout dans une musique très rythmique et empreinte d’une certaine liberté, où on peut s’écarter un peu plus de la partition qu’en musique classique.
Est-ce que cette expérience a modifié votre manière de travailler et de jouer la musique dite classique ?
Totalement ! J’y ai travaillé l’ancrage dans la terre de la musique de Piazzolla, que je retrouve chez Rachmaninov : l’énergie qu’il faut aller puiser profondément, malaxer le clavier pour y trouver une puissance musicale… Et nous avons tous gagné en aisance sur scène !
Mars, c’est le printemps : pour vous c’est synonyme de… ?
D’un souvenir fort : en mars 2020, notre dernier concert juste avant le confinement c’était avec le Spiritango Quartet. Choqués et unis. Heureusement le printemps c’est aussi la renaissance de la nature, d’ailleurs on vous jouera les Quatre Saisons de Piazzolla !
