« J’ai découvert le rap comme une manière de m’exprimer »
Le rappeur Davodka sera en concert en Touraine dans quelques semaines ! Souvent décrit comme un lyriciste hors-pair, qui manie les mots avec brio, il a décortiqué avec nous son rapport à l’écriture et au rap, avant son passage au Tours Tattoo Show le 24 mai prochain.
Quel est le point de départ d’un texte : un mot ? une idée ? une sonorité ?
Le plus souvent c’est une idée, le quotidien, l’actualité, un instant de vie… Le rapport humain et les échanges.
Et techniquement, vous êtes à l’ancienne, stylo et papier, ou branché sur smartphone ou ordinateur ?
Je suis très stylo-papier ! Même si j’avoue qu’il m’arrive de prendre des notes aussi sur le téléphone, car des petites idées peuvent surgir par-ci par-là à un moment où je n’ai pas de stylo sous la main. C’est là d’où je viens.
Justement, quand est-ce que tout cela a commencé ?
J’ai écrit mes tous premiers textes en 2003. Je devais avoir quinze ans. Je ne le prenais pas vraiment au sérieux, c’était surtout pour passer le temps. L’écriture et le rap sont devenus une vraie passion aux alentours de 2008, avec le premier gros groupe auquel je participais, où on était vraiment concentrés sur la création.
Et avant cela, le côté scolaire, apprendre ou lire des poésies, les textes des autres, ça vous parlait ?
Non ! J’étais très mauvais dans les études, j’ai quitté l’école en seconde ! L’écriture a vraiment été pour moi une manière de pouvoir m’exprimer, une sorte d’exutoire. Je parlais aussi assez peu, j’avais du mal à me confier. La musique m’a ouvert les portes de l’écriture, et toute une nouvelle manière de partager des émotions et des idées.
Et c’est passé directement par le rap ?
Oui, car beaucoup de personnes qui gravitaient autour de moi avaient déjà les pieds dedans, et elles m’ont transmis le virus. Ça n’était pas une vocation, d’ailleurs j’écoutais très peu de rap. Encore une fois, je l’ai découvert plutôt comme une manière de s’exprimer, dans laquelle je me suis senti à l’aise.
Musique ou paroles pour commencer ?
Pas de règle ! J’ai été beatmaker de 2003 jusqu’à 2018, je faisais mes instrus seul, puis j’ai délégué à des gens plus talentueux, qui ont amené d’autres choses dans ma musique, avec un regard plus pointu. Aujourd’hui je travaille donc la musique avec plusieurs personnes. Parfois l’instru est déjà là, on la peaufine et j’écris par-dessus, d’autres fois j’amène le texte. Ça se fait au feeling, au coup de cœur.
Ça fait déjà plus d’une dizaine d’années qu’on vous connaît, vous avez un secret pour durer ?
Je ne me pose pas trop de question : je fais. Je vis de ma musique depuis 2018 seulement. Avant, j’enchainais beaucoup de petits boulots plutôt alimentaires en parallèle. J’ai la chance de pouvoir en vivre car le public m’a suivi, et j’ai travaillé pour cela, mais sans calcul, en restant dans la volonté de faire la musique et les textes que je voulais, et la magie a opéré.
Arriver à en vivre, ça a changé votre manière de travailler ?
Ça m’a professionnalisé, j’ai découvert les rouages du développement d’un projet artistique : comment le promouvoir, répondre à des interviews… C’était très abstrait pour moi. J’avoue qu’aujourd’hui j’y prends goût car cela veut dire qu’on porte de l’intérêt à mon travail, c’est une belle récompense !
Vous avez sorti deux nouveaux titres ces derniers mois, « Arc-en-ciel » et « Libre comme l’art » : bientôt un nouvel album ?
Pour la fin de l’année ! On essaie de l’amener de la meilleure manière possible, en faisant découvrir des titres petit à petit.
On a droit d’en savoir un peu plus ?
J’y parle beaucoup des liens familiaux, c’est la thématique la plus présente, mais il y a des petits détours bien sûr, des références à ces dix ans de parcours et d’autres choses…
Et si vous deviez décrire votre rap en une phrase ?
Je propose un rap old school, mais avec un regard actuel.
Old school ?
Le rap est un caméléon qui évolue en permanence, il y a du rap métal, du rap reggae, du rap rock, du rap classique, c’est un style en constante évolution. Avec une tendance ces derniers temps à faire primer la musique, les ambiances ou les top lines sur le fond. Dans tout cela, je crois que mon rap, avec du fond, avec les beats que je choisis, est un peu old school.
Davodka en Touraine, c’est deux dates à venir : le Tours Tattoo Show le 24 mai, et les Kampagn’arts le 29 juin. Vous avez des tatouages ?
Je crois être l’un des seuls rappeurs français à ne pas en avoir ! C’est un art que j’aime bien voir, mais je n’ai jamais eu la bonne idée pour en faire un, j’ai du mal à imaginer sur moi un tatouage qui puisse durer dans le temps.
Et pour les Kampagn’arts, la campagne, ça vous gagne ?
Je suis entre ville et campagne depuis tout petit : ma mère a habité Paris, et mon père était au fin fond de la campagne, à Maillé, pas loin de chez vous. J’avais donc un pied en ville et un autre à la campagne !
Un mot pour les spectateurs de ces deux événements ?
Plusieurs, et même tout un concert à leur proposer ! J’ai hâte de les voir sur scène pour leur offrir un show dynamique. Mais attention, je veux voir aussi à quel point ils sont dynamiques, car on organise un podium des meilleures dates et du meilleur public ! Le défi est lancé !
Pour retrouver Davodka en live en Touraine, rendez-vous samedi 24 mai pour la 1e édition du Tours Tattoo Show – billetterie en ligne sur https://www.billetweb.fr/tours-tattoo-show-2024.
Puis le samedi 29 juin chez nos amis du festival Les Kampagn’arts, à Saint-Paterne-Racan : www.kampagnarts.fr.
Pour suivre l’actu de l’artiste, rendez-vous sur Instagram @davodka_officiel et sur le site www.davodkaofficiel.com.