Avec la canicule qui s’annonce, les plus téméraires qui se hasarderont en plein-air cet été auront tous en main un parasol. On doit vous reconnaître un esprit de précaution et une recherche du confort qui sont tout à votre honneur. Vos ancêtres n’avaient pas l’esprit aussi bien placé !
L’ombrelle, ancêtre du parasol, servait bien sûr à protéger du soleil, dès son apparition, dans l’Antiquité. Mais elle était aussi un symbole de pouvoir ! Durant plusieurs siècles, l’équation est simple : ombrelle = protection du soleil + statut social.
D’ailleurs, lorsque les bains de mer se développent au XIXe siècle, c’est par obligation médicale. Respirer le bon air marin, et éventuellement se tremper le bout de l’orteil, en hiver comme en été, sert à soigner rachitisme, tuberculose, pneumonie ou mal-être. Hors de question de lézarder au soleil, d’autant que tout bourgeois qui se respecte a forcément la peau très blanche. Le parasol n’est donc pas à l’ordre du jour au XIXe siècle : on lui préfère la roulotte, la cabine, ou bien la tente, grand parasol entouré de quatre pans de toile qui tiennent le baigneur à l’abri des regards indiscrets, le temps d’enfiler une tenue de baignade trèèès couvrante.
Ce n’est que dans les années 1920-1930 que le parasol débarque sur les plages occidentales, à l’heure où les travailleurs viennent se reposer en bord de mer. Mais pfiout ! Il disparaît dans les années 1940-1950, car la mode est au bronzage ! Plus question de rester à l’ombre si l’on veut ressembler aux pin-up hollywoodiennes qui fréquentent Malibu ou Santa Monica.
Ce sont finalement les découvertes médicales qui tissent le lien entre soleil et cancer de la peau qui propulsent le parasol dans notre kit de plage à partir des années 1970. Aujourd’hui, nous voici donc à jongler entre ombre et soleil, tout en marquant notre territoire sur la plage, par le planté de parasol et l’étalage de serviette. Si possible loin des enfants qui crient. Mais le parasol anti-bruit n’existe pas encore.