La Petite Histoire... de la hache

Enervé par votre patron ? Vocation frustrée de bûcheron trapu ? Un nouveau loisir semble fait pour vous : le lancer de hache, pour se défouler en visant une cible, si possible sans se blesser.

Mais avant d’être un joujou pour citadin du troisième millénaire, la hache a vécu toute une histoire, depuis sa naissance il y a de cela plus d’un bon million d’années, avec un bout de roche et un manche en bois. Les hommes du néolithique et de l’âge de bronze ont perfectionné l’objet (pour les curieux, direction le musée de la préhistoire du Grand-Pressigny !). Hache à aileron, hache à talon, hache à douille… Les techniques se diversifient ensuite au fil des siècles.

Au Moyen-âge, le mot « hache » désigne toute une gamme d’outils, qui permettent de fabriquer des objets, et de contrôler la nature. On défriche, on coupe, on ratiboise.

Mais la hache est aussi guerrière. Idéale pour la fameuse politique de la « terre brûlée », avec elle on coupe les arbres fruitiers, on tue les bêtes de ferme de l’ennemi, pour ne rien lui laisser.

Si abattre du bois vous semble un brin fleur bleue, car vous n’êtes pas fan de la Petite Maison dans la Prairie, la hache de combat vous séduira ! Particulièrement en vogue aux XIVe et XVe siècles, elle change un peu de forme : en plus de sa lame aiguisée, elle porte de l’autre côté une pique ou une pointe, pour donner plus de piquant au combat. Son manche (ou sa hampe, pour parler comme les pros) est plus long que celui de la hache des bûcherons ou paysans. Ainsi les soldats l’ont bien en main au moment de passer à l’attaque, ou de donner un dernier effort pour sauver leur vie. Derrière son côté rustique, notre bonne vieille hache en vient même à devenir une arme redoutée et réputée : les gardes des princes et rois s’en munissent volontiers, et on la retrouve dans les tournois et autres joutes du XVe siècle.

La prochaine fois que vous irez au magasin de bricolage, vous ne regarderez plus ces outils par hasard…

[ Crédit photo ©Jan Steiner-Pixabay.com]