Mignonne, allons voir si la rose… Si Ronsard était dans la place, n’irait-il pas directement faire un tour à Chédigny ? Ou alors peut-être aurions-nous en tête Mon amie la rose susurrée par François Hardy (ou dans la belle version de Natasha Atlas) ? Bref, aujourd’hui, en Touraine, qui dit rose, dit Chédigny !
Mais gare aux anachronismes : l’histoire d’amour entre ce village du lochois et la rose ne date pas de la Renaissance. C’est une aventure plus récente ! Avant cela, Chédigny avait déjà toute une histoire à raconter. L’occupation humaine aurait même commencé dès la Préhistoire, et c’est au XIIe siècle que le nom Chedignacum fait ses premières apparitions dans les textes. A l’époque et jusqu’à la Révolution, l’Indrois joue le rôle de ligne de démarcation entre les paroisses Saint-Michel et Saint-Pierre-ès-Liens. Rive droite ou rive gauche, à vous de choisir !
Avec la Révolution, les choses changent. En 1792, les deux paroisses disparaissent pour ne former qu’une seule et même commune de Chédigny. Quant à l’église Saint-Michel, pfiut ! Elle est vendue comme bien national, et aujourd’hui il n’en reste que quelques ruines.
Et les roses nous direz-vous ? Soyez patients ! Le fait que la ligne de démarcation entre France occupée et France libre passe à quelques encablures du bourg, du côté de Reignac et Cigogné, ne vous intéresse-t-il pas ? Un anglais puis un résistant français parachutés, des juifs cachés par les habitants… La réalité dépasse ici vos meilleurs films historiques.
C’est par la suite le dynamisme culturel de Chédigny qui fait mouche : des spectacles historiques chaque année dès 1976, un festival de blues jusqu’en 2012 (les vieux lecteurs du PROG s’en souviennent)… et les roses ! Premiers rosiers grimpants en 1998, coup de cœur des fleurs pour le terroir local : il n’en faut pas plus pour que les mordus de roses, la municipalité et ses partenaires encouragent le fleurissement. Résultat probant : un label « Jardin remarquable » obtenu en 2013, et tout un festival pour en profiter les 28 et 29 mai.
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