La Petite Histoire... de Ballan-Miré

Publié dans le PROG! n°147 de mai 2018

Derrière un trait d’union, deux cents ans d’histoire ! En 2018 la ville de Ballan-Miré célèbre en effet sa création, qui remonte donc… à 1818 (les forts en maths l’avaient déjà deviné). Avant cela, il y avait, tenez-vous bien, deux entités : Ballan, et Miré. La logique est imparable.

D’ailleurs, si l’on voulait être plus précis, on dirait plutôt que Miré était enclavée dans Ballan, comme c’était parfois le cas à l’époque : un village pouvait avoir son territoire morcelé et imbriqué dans les terres d’un autre.

Miré s’est donc retrouvé prise en sandwich, et frisait déjà l’étouffement : curé déserteur et église en piteux état n’étaient que l’un des symptômes d’une vie communale de plus en plus difficile à mener. Avant même la fusion, certains services étaient communs, comme les impôts, la Garde nationale, ou encore la fonction de garde-champêtre.

Les habitants de Miré ne voient donc pas d’un mauvais oeil cette réunion qui coule de source. La preuve ? Le dernier maire de Miré, François Mellian, participe au nouveau conseil municipal dès la fusion décidée en 1818 par ordonnance royale. Mais attention : il faut attendre 1920 pour que le nom « Ballan-Miré » soit officialisé, histoire de rappeler au commun des mortels que l’histoire de Ballan ne serait pas la même sans Miré.

La commune qui compte aujourd’hui plus de 8000 habitants est à la croisée des chemins depuis des temps anciens. A l’époque de Balanum puis Balamus au Moyen-Age, on traversait forcément ses terres pour se rendre depuis Paris ou Tours jusque vers le Poitou ou même l’Espagne. Pour pérégriner jusqu’à Compostelle ou pour aller vers Chinon, on pourrait presque dire que tous les chemins passent par Ballan ! Sans compter le trafic fluvial sur le Cher et ses moulins, et l’arrivée du train à la faveur des temps modernes !

D’aucuns pensent même que c’est du côté de Ballan-Miré que Charles Martel a bouté l’envahisseur hors de France lors de la bataille de Poitiers, emblématique de la lutte entre les Francs et les troupes musulmanes d’Al-Andalus, qui contrôlaient alors l’Espagne et le Sud de la France. Pour certains historiens, il se pourrait donc bien qu’en 732 cette victoire décisive ait eu lieu à deux pas de Ballan-Miré (d’autres envisagent Preuilly-sur-Claise ou même Cenon-sur-Vienne…).

Derrière un trait d’union discret, Ballan-Miré cache donc une histoire riche que les célébrations du bicentenaire permettront de (re)découvrir !

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