Elle a marqué les esprits dès son 1er EP sorti en 2019. Aujourd’hui, après un roman, un recueil de poèmes et deux albums, sa tournée passe en Touraine.
LA QUESTION !?!
Vous n’en avez pas marre qu’on vous compare à Barbara ?
Non car ça me touche beaucoup. J’aime tellement Barbara, elle a une grande singularité, des textes extraordinaires, elle fait partie des artistes français que j’ai écoutés, alors que je n’avais pas une grande culture de la chanson française. Donc qu’on me parle d’elle me touche. Les voix singulières et les textes singuliers m’ont toujours marquée. La comparaison me flatte, même si lorsqu’on chante on essaie de ne pas trop penser à ce qu’on renvoie.
LE QUESTIONNAIRE DE PROG !
Votre chanson de la honte ?
Je n’en ai pas ! Personne ne devrait en avoir, car la musique n’est pas censée être bonne ou mauvaise. Si elle vous donne du bonheur, c’est l’essentiel !
La série que vous reverriez en boucle ?
The Wire. Chaque saison explore un milieu différent à travers ses enquêtes policières, j’aime beaucoup cette série américaine.
Dernière chose que vous faites avant d’entrer en scène ?
M’accroupir, mettre les mains au sol, en écoutant les instrumentistes qui entrent en scène et commencent à jouer avant moi. Et quand je sors, je me remets au sol et les écoute à nouveau
Si vous aviez un roman à nous conseiller ? Fureur et mystère, de René Char.
L’INTERVIEW
Vous venez de sortir une nouvelle édition de votre album Oceano Nox : les ajouts sont des chansons restées dans les cartons ?
C’est un mélange. Certains morceaux datent d’avant l’album, d’autres ont été écrits et composés après. J’avais envie que mon premier album soit assez court, avec 11 titres, car c’était dense et c’était la première fois que les gens découvraient mon projet, donc je voulais un voyage court et intense dans ma musique. Pour la réédition, j’ai pu ajouter des morceaux qui sont parmi mes préférés, comme « La Louve » ou « L’Océan ».
Vous avez aussi écrit un roman, Mise à feu, un recueil de poèmes (Vivantes) : les mots prennent-ils le dessus dans votre travail d’autrice-compositrice ?
Pas du tout ! je me mets au piano et à la guitare et je compose d’abord la musique. Des bribes de paroles viennent sur la musique, mais je finis vraiment la musique avant de travailler le texte. Et après évidemment il y a des contre exemples, comme « Louve ».
Vous êtes en tout cas une personne « lettrée » avec un master de philo en poche. Ces études ont-elles eu un impact sur votre manière de voir le monde, et votre travail ?
Bien sûr. Après je pense qu’on fait des métiers qui ont cette particularité qu’on y met, en tout cas que j’y mets, énormément de moi. Donc tout a un impact, tout ce que j’ai fait avec cœur dans la vie se retrouve dans cet album. Je ne penserais pas et je n’écrirais pas pareil si je n’avais pas été passionnée à un moment de ma vie par la philo. Amis, amours… tout ça se retrouve dans la musique, et notamment dans un 1 er album qui est souvent un travail où on ouvre un peu son cœur au public.
Et comment vivez-vous le fait de présenter ce travail aussi intime au public ? Se dévoiler n’est pas trop compliqué ?
C’est compliqué car c’est beaucoup de travail, mais c’est surtout un bonheur. Je viens du live. J’ai un rapport à la musique qui a toujours accompagné ma vie. La plupart de mes amis sont musiciens, dans n’importe quelle soirée où je vais, n’importe quel voyage que je fais est marqué par la musique, des lieux où on joue, on chante ensemble. La musique est pour moi une langue d’amour et de partage. Elle prend son sens en concert : une salle de concert est un des plus hauts lieux d’hospitalité pour moi. Accueillir des gens sans leur demander qui ils sont, ni d’où ils viennent, pour faire cette expérience collective heureuse à travers la musique, c’est essentiel, et presque politique. Tout cela dépasse la question de l’intimité, même si un artiste met beaucoup de soi au service de la musique.
EN CONCERT à l’espace Malraux (partenariat avec le Temps Machine) le mercredi 22 janvier 2025. Pour réservez vos places cliquer ici !