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BENJAMIN TRANIÉ

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(CREDIT PHOTO DR)

Il est un des rares humoristes à éviter le stand-up. Il préfère incarner des personnages. Ça nous intrigue, donc on lui en a parlé.

LA QUESTION

Avec vos personnages de beaufs, vous n’avez pas peur de devenir Bigard (et ringard) ?

J’aime l’écriture grossière, mais pas vulgaire. Je m’enquiquine à trouver des mots pour ne pas être en-dessous de la ceinture de manière gratuite, on travaille le texte avec mon co-auteur Zaïd Sahebdin. C’est pour ça que je parle de « beaufs chicos ». Ces personnages sont souvent des gens seuls, des pauvres types. Ils sont dans l’honnêteté, disent tout ce qu’ils pensent même si ça n’est pas toujours glorieux.

LE QUESTIONNAIRE

Quelle chanson vous met automatiquement sur la piste de danse ? Je ne suis pas un gros danseur... Peut-être un duo Céline Dion-Goldman ? Voir tout le monde la chanter à l’unisson, ça donne envie de se lever pour les rejoindre !

Le film que vous pourriez revoir cent fois ? De manière assez inexplicable, c’est un film que je revois souvent, je connais les répliques par coeur : Speed, avec Keanu Reeves et Sandra Bullock. D’ailleurs j’ai reconnu un des acteurs qui joue un otage dans la série Succession. Sacrée évolution de carrière.

Dernière chose que vous faites avant d’entrer en scène ? Souvent j’embrasse mon alliance.

L’INTERVIEW

Avez-vous songé à un moment vous tourner vers le stand-up, comme beaucoup de vos collègues ?

Je ne me suis pas du tout posé la question. Le seul choix que j’avais c’était d’arriver à faire des personnages sans être ringard. Quand j’ai commencé avec mon premier spectacle en 2018, il n’y avait pas grand monde à faire des personnages, mais ce qui m’a réconforté dans cette idée c’est qu’à
mes débuts j’ai vu des gens du stand-up venir me voir, et qui me disaient que c’était super de revenir aux personnages avec cette écriture plutôt moderne. D’ailleurs beaucoup de stand-uppeurs sont passés par des cours de théâtre, et savent jouer des personnages, il ne faut pas croire ! Mais en ce
qui me concerne, j’ai l’impression de ne pas avoir uen vie assez trépidante pour qu’elle mérite d’être racontée sur scène. Je préfère tout inventer, c’est plus rigolo !

Incarner des personnages, et en plus, des beaufs, c’est un choix risqué pour la carrière ?

J’ai pris un chemin plus long, qui prend plus de temps, mais pour qu’on ne m’associe pas à un personnage qui aurait pu me vampiriser. Pendant ma première année à Radio Nova, j’avais un personnage de beauf à nuque longue, qui dit tout ce qu’il pense, n’a pas de potes et croit être une star dans son village où en réalité tout le monde le déteste. Ça a bien pris, mais je m’en suis détaché très vite en faisant d’autres personnages, pour éviter que les gens pensent que j’étais comme lui. Il y avait des déçus de ne pas me voir dans la rue avec une canette à la main dès le matin ! Alors bien sûr
on a un petit fond commun, le graveleux me fait marrer, mais je ne suis pas comme ça dans la vie. Si j’avais gardé ce personnage jusqu’au bout, j’aurais fait beaucoup d’argent pendant cinq ans, mais ma carrière serait déjà terminée aujourd’hui.

Vous avez reçu une récompense de la Mairie de Coulommiers, d’où vous êtes originaire : c’est la plus belle des médailles ?

Je n’avais eu qu’une médaille de bronze en 50m nage libre à quinze ans en niveau départemental, donc celle-ci est ma seule récompense de ma vie d’adulte. Ça m’a fait très plaisir, et cela m’a permis de rencontrer le vrai maire de Mouroux (un de mes personnages). J’avais très peur de sa réaction !
Mais il était content. Il m’a dit « j’ai les Google Alerts sur mon mail, depuis que vous faites vos chroniques j’ai des notifications tous les jours, ça fait plaisir ! »

Vous travaillez avec un co-auteur, Zaïd Sahebdin, ça se passe comment ?

Je l’embarque sur la tournée pour qu’on continue d’écrire ensemble. C’est un jeu de ping-pong, on a un thème imposé pour les chroniques radio (France Inter dans Zoom Zoom Zen une fois par semaine). On cherche quel personnage serait le plus adapté pour en parler, puis on écrit. On part
souvent de vannes, une blague qui nous plaît, et ensuite on voit comment l’amener. L’exercice n’est pas facile, mais c’est intéressant !

Votre nouveau spectacle se passe pendant un mariage, qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Vous voyez, si j’avais été stand-uper j’aurais été emmerdé car mon mariage s’est super bien passé, même le DJ était super, c’est dire ! Je me mariais l’année où on a commencé à écrire, donc le thème s’est imposé, mais j’espère vraiment qu’il n’y a rien en commun entre mon mariage et celui qui sert
de cadre au spectacle.

Spectacle « Félicitations et tout et tout » à découvrir à l’espace Malraux de Joué-lès-Tours le 27 février 2025. 

Réservations en ligne en cliquant ICI.

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