Alain Chamfort Alain Chamfort Alain Chamfort Alain Chamfort Alain Chamfort Alain Chamfort Alain Chamfort

ALAIN CHAMFORT

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Dans le spectacle « Le meilleur de moi-même », Alain Chamfort alterne entre chansons et interview. Ça tombe bien, on avait des questions à lui poser.

LA QUESTION

Vous participez à l’Intime Festival : quand on est chanteur, on dévoile son intimité au public dans ses chansons, non ?

Seulement ce qu’on choisit de partager ! Par exemple, je n’ai jamais parlé en détail de mes histoires d’amour personnelles, mais elles m’ont forcément inspiré... Et puis toutes les histoires ont des points communs aussi, donc partir de son vécu, mais sans entrer dans des évocations précises, cela permet de parler à un large public. Tout le monde s’y reconnaît, s’y retrouve.
 

LE QUESTIONNAIRE

Quelle chanson vous met automatiquement sur la piste de danse ?

Il y en a plein ! Earth Wind & Fire, Mickaël Jackson... Quand c’est bien fait, ça marche forcément !

Le film que vous pourriez revoir cent fois ?
Je crois que ça s’appelle Mes chers amis. Un vieux film italien, des années 1970. L’histoire d’un groupe d’amis qui se sont connus jeunes et ont évolué différemment, et qui se retrouvent. C’est le cinéma italien de la grande époque, avec ses rires et ses excès !

Dernière chose que vous faites avant d’entrer en scène ?
Pour ce spectacle avec la journaliste Valli, je suis juste au calme, je me relaxe, tranquille...
 

L’INTERVIEW

Ce projet vous a-t-il permis de redécouvrir certaines de vos chansons, de les apprécier d’une autre manière ?

Ce sont des chansons qui restent assez emblématiques. Certaines datent de la période où j’écrivais pour Claude François, donc les gens les ont entendues à la radio, il y en a trois ou quatre écrites pour Gainsbourg… Mais je ne les chante pas toutes en entier, ce sont parfois justes des évocations. Et on ne respecte pas l’ordre chronologique : on navigue d’une époque à l’autre, en fonction des thèmes, de mon parcours de vie, de mon évolution artistique (avec les périodes Burgot ou Duval par exemple). A l’époque de Claude François les chansons étaient très naïves, et plus récemment un titre comme « Les microsillons » est plutôt sur mon parcours de vie.

Beaucoup de journalistes ont parlé de votre album L’Impermanence sorti en 2024 comme votre « ultime disque ». C’est le dernier, pour de vrai ?

Il y a eu une part de malentendu avec un journaliste là-dessus, mais c’est aussi en partie vrai : j’arrête le format « album » car aujourd’hui il est trop décalé par rapport aux nouvelles manières d’écouter de la musique. Les gens vont sur les plateformes, et les grosses boîtes de production ne signent plus d’artistes pour des albums, ils rachètent des artistes et leurs enregistrements, avec des formats courts, les EP. Ces formats de 4 ou 5 titres sont moins lourds à créer et à produire. C’est ce qui m’intéresse maintenant : faire des formats plus courts, et peut-être plus souvent, et pourquoi pas en
m’associant à d’autres artistes que j’aime bien.

Pour vous faire plaisir finalement ?

Je me suis toujours fait plaisir ! Mais c’est difficile de ne pas se répéter après seize albums. Donc aller vers des choses courtes et plus ludiques peut me permettre d’éviter ça. Et puis avec un album, on est attendu au tournant, les critiques sont là, ils ne faut pas décevoir. C’est une pression. 

En plus de quarante ans de carrière, vous avez vu le monde de la musique changer ! 

J’ai vu beaucoup de changement. Certains ont eu des effets négatifs, comme l’arrivée du marketing dans le monde de la musique, avec des producteurs qui s’associent à des marques ou des médias pour créer des produits artificiels qui ont un gros impact (les concours télé et la téléréalité par exemple). Ça a dévié la manière plus naturelle dont se mettait en place la relation entre un artiste et un public.

La concentration des tournées et des festivals entre les mains de gros producteurs qui rachètent les artistes à prix d’or n’est pas très jolie non plus, tout est démesuré, on assiste à l’industrialisation du milieu musical. En tout cas j’envisage de manière beaucoup plus artisanale le métier, donc je ne suis pas à l’aise face à tout cela. 

Même chose pour les plateformes de streaming, qui laissaient penser au début que des musiques aux esthétiques plus difficiles pourraient avoir leur place : finalement on en revient aux habitudes du Top50, on met en avant ce qui marche déjà. C’est un peu dommage, mais cela n’a pas l’air de déranger les gens qui sont du métier, donc on s’adapte et on avance.
 

Preuve qu’Alain Chamfort continue d’avancer ? Son spectacle « Le Meilleur de moi-même » est à découvrir à l’Intime Festival de Saint-Avertin le vendredi 24 janvier 2025. 

Réservations en cliquant ICI. 

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