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L'interview de MASS HYSTERIA

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Publié dans le PROG n°213 de Juin 2024

« Le métal français est hyper fort ! »

Trente ans d’existence et dix albums au compteur, il était temps qu’on interviewe Mass Hysteria ! Yann Heurtaux, guitariste du groupe de métal français, a répondu à nos questions.

Trente ans et dix albums, mais toujours de bonnes raisons d’être en colère ?

Mouss écrit les paroles et fait toujours le bilan de ce qui se passe autour de nous. Et quand on regarde les news en ce moment, il y a des choses à dire ! Il vient poser ses textes à la toute fin du travail de composition de la musique. 

Et en trente ans, le style Mass Hysteria a-t-il évolué ?

On essaye d’évoluer tout le temps, ne serait-ce que pour pas lasser les gens qui nous suivent. On travaille sur l’écriture des morceaux pour qu’ils soient efficaces en live et que les gens s’amusent. Mais le style Mass Hysteria est toujours là : les machines, un son métal, et la voix claire et scandée de Mouss.

Est-ce que vous avez aussi vu évoluer le métal français dans son ensemble ?

Le métal français est hyper fort ! Au warm-up du Hellfest il y avait trois groupes français, devant 3000 personnes. Avec Gojira on a joué devant 5000 personnes en avril. Il y a plein de groupes émergents qui valent le détour, comme Landmvrks à Marseille… La France n’a plus rien à envier aux américains alors que c’est une musique d’origine anglosaxonne !

Et dans les médias ?

C’est une autre histoire… A une époque on levait le poing pour réclamer une catégorie métal aux Victoires de la Musique, et une meilleure reconnaissance. Le plus gros festival français c’est le Hellfest, mais dans les médias grand public, on est boudés. Skyrock il y a vingt ans passait encore du métal, ça n’est plus le cas aujourd’hui. On a la chance de faire partie des deux ou trois groupes qui tournent bien sans ça. Mais pour d’autres, avoir une place dans les médias pourrait changer la donne. Il paraît que les musiques urbaines sont en perte de vitesse, alors qui sait… ?

Vous êtes aussi sur les réseaux sociaux, où vos followers sont appelés « les furieux et les furieuses ». Le titre de votre double-album c’est « Tenace » : ce sont des adjectifs qui vous ressemblent ? 

C’est venu il y a très longtemps les furieux et furieuses, et c’est resté. « Tenace » : c’est notre 10e album, et comme ça fait trente ans qu’on est là, on était sur un jeu de mots au départ de « 10 ace », et finalement « tenace » en toutes lettres ça correspondait bien au groupe et aux fans. 

C’est d’ailleurs un double-album : c’était le projet dès le départ ?

On aime bien faire dix chansons par album. Après les dix, il y a en a onze, puis douze, treize… Et on avait pas envie d’en enlever, tout en se disant que quatorze morceaux pour un seul album c’est trop long, les gens n’écoutent plus quatorze morceaux aujourd’hui, zappent vite. Pour ne rien faire passer à la trappe on a donc décidé d’en faire deux albums, pour que ce soit plus digeste.

Vous êtes tenaces en tournée aussi ? Vous tenez le rythme ?

C’est cool d’être en concert ! On trouve presque qu’il n’y en a pas assez ! Après on marche sur les pays francophones, donc on est forcément limités, et il ne faut pas lasser les gens non plus.

Vous en profitez pour préparer déjà de nouvelles choses ?

On a quelques idées déjà… Mais on réfléchit au format. Le groupe français Ten 56 par exemple ne passe plus du tout par le format « album puis tournée » : ils veulent sortir des singles et tourner directement. Les choses changent donc il faut se demander si faire un album vaut encore le coup. Ça prend deux ans. Deux ans à travailler le son, te prendre la tête, enregistrer pendant deux mois, tout ça pour en vendre 10 000 (si tu es chanceux comme nous). Donc ça interroge, forcément ! 

 

Vous serez cet été au festival Terre du Son, un festival éco-responsable : est-ce que Mass Hysteria est un groupe éco-responsable ?

Personnellement je suis un fervent admirateur de Pierre Rabhi, j’aime l’idée que chacun agisse à son échelle, à sa hauteur, autour de soi, car c’est déjà un grand pas ! 

Petit mot pour les festivaliers ?

Venez ! Vous passerez un bon moment avec nous ou les autres groupes ! Supportez la scène française en venant au concert ! Et pourquoi pas acheter des albums ?! 😉

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