prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg prog.avril2023.itw_.florent_marchet_-_crdit_photo_marie_rouge_-_1.jpg

L'interview de FLORENT MARCHET

Publié dans le PROG n°201 d'Avril 2023

« Retourner à l’école après un festival, c’était fade ! »

Après un beau succès à l’Intime Festival, Florent Marchet revient en Touraine en mai… après un passage au Printemps de Bourges ! Deux bonnes raisons de lui poser des questions.

 

Pour vous qui êtes berrichon, le Printemps de Bourges, c’est un festival important ?

J’ai fait mon premier Printemps de Bourges quand j’avais à peine un an. Donc vous vous doutez que j’y ai plein de souvenirs, au festival que je faisais tous les ans, tous les jours, et à la maison de la culture de Bourges, où mes parents m’emmenaient voir du théâtre, de la danse, de la musique, des conférences… Ça a fait de moi l’artiste et l’homme que je suis aujourd’hui, ça m’a construit, donné l’envie d’écrire, de composer, de jouer. Je dois tout ça au Printemps, mais aussi à la salle de mon village, les Bains-Douches (à Lignières). Retourner à l’école après un festival, c’était fade ! Même les odeurs de merguez dans les rues pendant le festival, j’adore ça, ce sont des sensations qui m’émeuvent car elles ont bercé mon enfance et mon adolescence. Alors quand j’ai pu jouer au festival en programmation officielle pour mon premier album, c’était quelque chose !

Et en 2022 vous avez sorti un sixième album, Garden Party, huit ans après le précédent. Pourquoi tant d’attente ?

Je n’en ai pas ressenti la nécessité plus tôt. Et comme je mets beaucoup d’énergie dans mes projets, pour les autres ou pour moi, il faut qu’il y ait une vraie nécessité de me lancer. Une nécessité artistique, ou simplement humaine, comme ce besoin de partager quelque chose avec une personne (en réalisant un album ou en composant une musique de film par exemple). J’avais envie de faire une pause, être au service d’autres projets, sans avoir à gérer une équipe, sans la pression économique et la responsabilité envers les musiciens et techniciens qui vont avec l’organisation d’une tournée… 

Et chanter pour moi était quelque chose d’assez douloureux, je ne me sentais pas à ma place sur scène ! Je pensais que j’avais tiré un trait sur la chanson, que je ce n’était plus ma manière de raconter et de rendre compte du monde, après avoir réussi à écrire un roman. Je n’ai jamais vraiment aimé ma voix, mais il fallait bien que je me mette au micro puisque je n’avais trouvé personne pour chanter mes chansons. Ça a changé depuis, grâce à une amie, chanteuse lyrique, qui m’a proposé des cours, juste pour le bien-être que cela pouvait me procurer. Et ça m’a fait un bien fou ! Aujourd’hui je prends vraiment plaisir à chanter.

La tournée actuelle a donc une autre saveur ?

Je suis comme un artiste qui débute ! Les concerts se passent super bien, sans doute car pour la première fois de ma vie je me sens à ma place sur scène, heureux. Je me prépare énormément avant un concert, avec un engagement physique que je n’avais pas du tout avant.

A Avoine, on vous retrouve dans le cadre de votre tournée (le 13 mai), mais à Bourges c’est un projet avec l’artiste Sophie Calle que vous proposez. On peut en savoir plus ?

J’ai rencontré Sophie il  y a quelques années, et j’ai toujours aimé son travail, notamment autour des histoires vraies qu’elle a publiées. Je suis très attiré par l’autofiction, même si personnellement c’est un territoire que je ne m’autorise pas à explorer. Mais je me suis rendu compte que pour mes chansons, j’allais tout de même puiser dans le réel, dans mon vécu ou dans des histoires qu’on me raconte. Il y a donc une parenté entre nos parcours : on raconte du vrai, qu’on habille différemment. Nous avons donc eu envie de mêler nos histoires ! Je suis en train de mettre en musique certaines de ses histoires vraies, d’en faire des chansons… Il y aura des textes parlés, lus, d’autres chantés, des choses qui parlent de l’enfance, de la jeunesse, de l’âge adulte, de l’amour, de la mort… pour un spectacle traversé par toutes ces émotions. 

On en retrouvera peut-être les coulisses sur les réseaux sociaux, où vous racontez souvent les avant-spectacles. Ces textes se transformeront-ils en livre ou autre chose d’ici quelques temps ?

J’ai pris l’habitude d’écrire, les lendemains de concerts, au moment où on est encore habité par les émotions de la veille, alors qu’on a plusieurs heures de route à faire pour rentrer à la maison ou pour aller au prochain concert. Comme je n’ai pas beaucoup de mémoire, ça me permet d’avoir une trace de ce que j’ai fait. C’est marrant car je n’ai jamais trouvé les journaux intimes intéressants, je m’en moquais, et maintenant je regrette un peu car avec ma mémoire parcellaire, j’ai l’impression parfois de n’avoir pas une vie très dense, très riche… Alors que maintenant, quand on me reparle d’un concert, je me plonge dans mes notes, et comme avec une photo, je me souviens tout de suite des rencontres, des ressentis, grâce à ce carnet de voyage. Mais c’est tout, je n’en ferai rien de plus. 

Dans le texte consacré à votre passage à l’Intime Festival, on découvre que vous connaissiez bien Tours étant plus jeune… 

La plupart des jeunes ne restaient pas à Bourges, ce n’est pas une ville étudiante. Donc les étudiants et les musiciens partaient, beaucoup plus à Tours (où il y avait déjà Jazz à Tours et le Petit Faucheux par exemple), qu’à Orléans, plus calme. Les parents qui voulaient que leurs enfants fassent des études brillantes choisissaient Orléans, moins de distractions ! Oh ils ne vont pas aimer lire ça les Orléanais… En tout cas c’était notre ressenti, Tours avait l’air animée, vivante, et j’y ai suivi beaucoup de copains pour les accompagner dans les bars, c’est une ville où je me suis toujours senti bien. 

Et puisque nous sommes au début de printemps, quel est votre petit plaisir de la saison ?

Oh la je vais vous faire une réponse de vieux : le jardinage. Remettre en ordre le jardin, et inviter les copains à y boire l’apéro !

 

 

À Avoine le 14 mai !

Voir aussi