Credit Photo : Fabien Espinasse
Après avoir bercé notre adolescence, les Ogres bercent aussi l’enfance des plus jeunes avec PittOcha. Sam, aîné de la fratrie, nous en dit plus.
LA QUESTION
Il aura fallu quatre albums jeune public de PittOcha avant d’en faire un spectacle. Pourquoi aussi longtemps ?
On n’osait pas ! On pensait qu’on ne saurait pas faire un spectacle pour enfants ! Pour le premier album de PittOcha (en 2003), des copains musiciens nous avaient dit qu’ils avaient aussi des chansons pour enfants, on les a invités sur l’album. Mais du côté du « métier » on nous disait que ça ne marcherait pas. Donc en arrivant au 4e album, même si on avait peur, on a décidé de se lancer, avec notre chapiteau.
LE QUESTIONNAIRE
Dernière chose que vous faites avant d’entrer en scène ?
Rien de spécial, on n’est pas traqueux donc on n’a pas de rituel ou de concentration. On discute juste entre nous, de tout et n’importe quoi.
Votre coup de coeur en littérature ?
Daniel Pennac, toute la série Malaussène. Notre nom vient un peu de là.
Le premier disque que vous ayez acheté ?
La Mano Negra, une vraie révélation pour les ados que nous étions !
Si vous étiez un super-héros, votre superpouvoir ce serait... ?
Soyons un peu utopistes : abolir les frontières.
L’INTERVIEW
Vous resterez à Langeais plusieurs jours pour le festival Le Chant des Possibles (du 29 au 31 mai) : c’est le faire d’avoir votre propre chapiteau qui oblige à rester à chaque fois plusieurs jours dans une ville ?
Oui car quand on monte tout ce gros bazar, c’est toujours pour au moins trois jours de représentations, avec parfois deux sessions par jour si on peut (après-midi et soirée). Ça suppose quand même deux jours de montage et une grosse équipe : des monteurs de chapiteau qui installent aussi la scène, le gradin, sans compter l’équipe technique pour son et lumière, et les artistes. On est environ vingt-cinq !
C’est un gros changement de rythme ?
Et c’est ce qui nous plaît ! Rester plusieurs jours au même endroit, ça change de la tournée classique avec un soir seulement dans chaque ville. Là on a le temps de se balader, de rencontrer du monde sur place. Avec le chapiteau on a aussi l’impression d’être accueilli par un lieu tout en accueillant aussi les gens dans notre univers.
Ce chapiteau, ce rythme, c’est avec vos albums pour jeune public PittOcha : le premier est sorti en 2003, à l’époque vous étiez parmi les premiers des groupes « pour adultes » à vous lancer auprès du jeune public (ensuite Aldebert et quelques autres ont aussi tenté l’aventure).
Mon frère et moi on venait d’avoir des enfants, donc on avait quelques chansons qui traînaient. On s’est dit pourquoi pas les sortir ! Après tout, nous on a grandi en écoutant Anne Sylvestre, Bobby Lapointe, Henri Dès.
Vous n’avez pas peur de frustrer votre public adulte en vous concentrant sur PittOcha ces dernières années ?
On fait aussi une tournée commune avec la Ruekétanou ! On a joué cet hiver par exemple. Mais on ne peut pas tout faire, faute de temps.
Vous évoquez votre frère. Les Ogres c’est une histoire de famille qui a trente ans déjà. Le travail en famille, c’est quoi le secret ?
On a la chance de bien s’entendre, en musique mais aussi pour ce qu’il y a autour. Et c’est essentiel car quand vous êtes en tournée vous passez des heures ensemble dans les camions, les transports ! Depuis le début on a les mêmes envies, notamment travailler comme des artisans, de manière indépendante et à notre rythme. On n’a jamais voulu grandir trop vite. Et si on doit repasser sur des salles de concert plus petites, ça ne nous posera pas de problème non plus.
Et ces trente ans, vous les voyez comment avec le recul ?
On ne les a pas vus passer ! Nos projets évoluaient tous les deux ou trois ans, on changeait d’univers, de format… Ça nous a permis de conserver une grosse envie tout le temps, d’avoir toujours beaucoup de plaisir à jouer et travailler ensemble. Avant le chapiteau il y a eu des concerts à l’étranger, des grosses salles, des petites, assis, debout… Tous les deux ans on renouvelait complètement notre concert, on ne s’est jamais ennuyés.
Et pour les trente à venir, quels sont les projets ?
On a toujours plein d’idées. On va peut-être se calmer un peu sur les tournées. Même si en réalité on dit ça à chaque fois, mais ce serait bien qu’on y arrive ! On a toujours envie de donner des concerts, on apporte chacun des idées… et on fonce !
Les Ogres de Barback installent leur chapiteau au festival Le Chant des Possibles du 29 au 31 mai à Langeais (Domaine de la Mulotière).
Réservations : https://www.billetweb.fr/les-ogres-de-barback-pitt-ocha-a-la-mulotiere