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L'interview de ALEX VIZOREK

Publiée dans le PROG n°194 de Septembre 2022

« J’ai voulu relever ce défi amusant »

Avant de participer au festival Blagues à Part à l’espace Malraux avec son nouveau spectacle Ad Vitam, le plus français des humoristes belges a répondu à nos questions. 

Votre précédent spectacle portait sur l’art, celui-ci sur la mort : vous aimez les sujets complexes ? 

Oui, déjà parce que les autres ne le font pas, et aussi parce que cela marque plus facilement les gens : « c’était le spectacle sur la mort », « j’ai vu celui sur l’art », ça reste dans une case de leur cerveau… Et peut-être qu’ils y réfléchissent plus tard ? Et de manière égoïste cela me permet de travailler de manière concrète : je sais que j’ai une thématique à traiter, une ligne conductrice, ce qui m’évite de parler de tout et de rien car j’ai beaucoup d’idées dans ma tête.

Est-ce que c’est un thème qui s’est imposé en même temps qu’une crise de la quarantaine (si crise de la quarantaine il y a eu) ?

Je n’ai pas trop fait de crise de la quarantaine, peut-être parce que j’ai toujours l’impression d’être dans une forme d’adolescence prolongée, sans doute due à mon métier, ou au fait que je n’ai pas d’enfant. Le thème de la mort s’est imposé par coquetterie créative : les gens me félicitaient d’avoir traité un thème compliqué avec mon spectacle sur l’art, donc je me suis demandé « ce serait quoi le thème le plus compliqué à traiter ? ». La mort s’est imposée assez vite, et j’ai voulu relever ce défi amusant. Mais peut-être que mon entourage vous dira que j’ai quand même vécu une crise de la quarantaine ? C’est à eux qu’il faudrait le demander. 

Vous avez fait des recherches pour alimenter le spectacle (philosophie, faune et flore,…). Par où avez-vous commencé ce travail d’investigation ? 

Je suis parti dans tous les sens ! Un peu comme j’avais fait mes travaux universitaires : je n’aime pas la continuité des choses, je trouve ça amusant de lire des trucs sur la biologie un jour, écouter un podcast de philo un autre jour, aller chercher les morts les plus cons… Si je devais faire une comparaison artistique, ce serait sans doute être comme un sculpteur qui au lieu de commencer par les pieds et de remonter ensuite, aurait fait un jour un doigt, le lendemain un pied, puis une épaule… Et à la fin ça ressemble à un travail fini. Et les choses se nourrissent les unes les autres aussi, se répondent… peut-être qu’écrire dans le désordre ça aide à ça ?

Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans les informations que vous avez découvertes sur le sujet ? 

On peut mettre ses cendres dans un sextoy ! Ça m’a surpris, je me suis demandé qui sont ces gens qui font fabriquer un sextoy qui contient les cendres de leur mari ou de leur épouse défunte. 

Tout cela vous a-t-il fait évoluer personnellement dans le rapport que vous entretenez avec la mort ? 

C’est une question qu’on me pose souvent, et je n’ai pas de vraie réponse. Evidemment la mort m’inquiète toujours, comme tout le monde je pense. Je crois qu’écrire ce spectacle m’a rassuré dans la façon d’en avoir parlé. Du coup j’ai pu en parler avec mes proches, et je me dis que s’il m’arrive quelque chose (le plus tard possible !), j’ai expliqué quel était mon rapport à la mort, qui est de m’en moquer, et mes proches auront donc le droit de se moquer de la mienne quand ce sera mon tour, et ils pourront le faire sans trop d’angoisse car je l’aurais fait avant eux. J’ai l’impression d’avoir fait un testament comique, même si j’espère qu’il y aura encore beaucoup de spectacles avant d’arriver au bout ! 

On vous retrouve à la radio sur France Inter avec Charline Vanhoenacker, Guillaume Meurice et quelques autres : avez-vous d’autres projets à venir ? 

Le film belge L’employé du mois de Véronique Jadin, qui sera présenté dans quelques festivals à la rentrée et qui j’espère sortira en France. Je suis toujours à Télématin, à la radio, mais la grosse surprise ce sera fin octobre-début novembre : un conte pour enfant dont le héros est un suppositoire, aux éditions Michel Lafon. Et je ne vous en dis pas plus ! 

Et vous, qu’est-ce qui vous fait mourir de rire ?

Les chutes ! On ne les voit jamais arriver, et quand une personne tombe, c’est drôle. C’est à l’opposé de l’humour que je fais, qui se veut réfléchi, mais ça me fait vraiment rire… et François Damiens aussi ! 

« Ad Vitam » au festival Blagues à Part le 9 octobre 2022 à l’espace Malraux - www.bap-festival.fr

Pour en savoir plus sur Alex Vizorek : www.alexvizorek.com 

 

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