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Il a remporté la 3e édition de Nouvelle École, vient de sortir un EP, et est en tournée. Rencontre avec ce rappeur en passe de devenir incontournable.
LA QUESTION
Le rappeur SDM, juré dans l’émission Nouvelle École, vous l’a dit et vous en parlez dans certains de vos raps : vous assumez d’être un jeune « qui rappe à l’ancienne » ?
Je fais du rap, tout court, mais c’est une expression qui me va bien aussi. J’ai été éduqué avec ce rap à l’ancienne, donc c’est logique qu’on le retrouve dans ma musique. Mais dans l’absolu je ne suis pas du genre à mettre des étiquettes sur ma musique. Je fais du rap. Et ensuite le public ou les médias rajouteront les qualificatifs qui leur plaisent.
LE QUESTIONNAIRE
Dernière chose que vous faites avant d’entrer en scène ?
J’envoie un message à ma copine pour lui dire dans combien de temps je monte sur scène. Puis je mets le téléphone en mode avion.
Dernier spectacle qui vous a fait pleurer ?
La pièce Oublie-moi au théâtre La Bruyère à Paris. Je revenais de concert, j’y suis allé seul. J’ai pleuré tout du long, une histoire merveilleuse.
Livre de chevet à nous conseiller ?
Le Spleen de Paris de Baudelaire. J’aime l’ouvrir au hasard et découvrir des choses. Et en ce moment je lis Correspondance, les lettres entre Albert Camus et sa femme Maria Casarès, 1400 pages, un magnifique bouquin.
L’INTERVIEW
Côté rap à l’ancienne, les Tourangeaux auront le plaisir de voir Oxmo Puccino au festival des Kampagn’arts cette année. Il fait partie de vos inspirations, vos modèles ?
Ce que je trouve beau c’est que c’est un des premiers grands artistes qui m’a beaucoup inspiré quand j’étais jeune. Et c’est aussi un des premiers à m’avoir fait confiance, avant tout ça, il a voulu faire un titre avec moi et c’était une belle expérience artistique, et une vraie connexion humaine. D’ailleurs je me rappelle que je lui avais demandé son avis à propos du casting de Nouvelle École et il m’avait dit de foncer. Il a eu raison !
Pourquoi avoir participé à l’émission (disponible sur Netflix) Nouvelle Ecole ?
Pour aller chercher de la visibilité. C’est le challenge pour tous les artistes : on se bat pour vivre de notre métier, et ça passe par la visibilité, être au bon endroit au bon moment. Sur les conseils d’un ami, j’ai tenté ma chance, et j’ai eu la chance d’avoir une exposition colossale grâce à ça.
Votre EP Chute libre a-t-il été écrit avant l’émission ? Pendant ? Après ?
J’ai quasiment tout fait après, avec seulement quelques titres commencés avant. Quand j’ai réalisé l’ampleur qu’allait prendre l’émission dans ma vie, j’ai eu besoin de prendre le temps de vivre les choses, avant de pouvoir les raconter.
Qu’est-ce que vous voudriez vivre ?
Si je le savais, je le vivrais direct !
Avez-vous ressenti de la pression avec la sortie de cet EP ?
Forcément il y en a : on sait qu’on est attendu au tournant. Il faut confirmer la place de gagnant. Mais j’arrive à faire la part des choses et à trouver cette pression assez cool. Avouez qu’il y a pire comme situation ! J’ai de la chance !
Dans votre Planète Rap sur Skyrock, vous avez proposé plusieurs morceaux en direct, accompagné par un quatuor à cordes. De quelles autres expériences hors-normes auriez-vous envie ?
Plein de choses ! Surtout sur la partie orchestrale, sur l’acoustique, ce sont des choses que j’ai envie de bosser.
Justement puisqu’on parle d’acoustique, en live pour votre tournée des festivals, ça donne quoi ?
Je serai avec mes musiciens : batteur, guitariste, claviériste et bassiste, des gens avec qui je travaille depuis longtemps. On jouera tous les nouveaux morceaux, et sans doute quelques surprises, des exclusivités. Et pour Terres du Son on aura déjà quelques dizaines de dates derrière nous donc le set sera rodé, on y va en décontraction et avec plaisir.
Youssef Swatt’s à Terres du Son le 11 juillet 2025.