ROCK THE BALLET
Ce vendredi 10 juin 2022, le Palais des Congrès de Tours vibrera au son des musiques et danses de la troupe américaine Rock the Ballet. Américaine, 100% ? Pas vraiment, puisque deux danseurs français font partie de la distribution ! Tailys Poncione et Mathis Joubert, danseur tourangeau, ont répondu à nos questions !
Comment atterrit-on dans un projet comme Rock the Ballet ? Et qu’est-ce qui vous a attiré dans cette compagnie ?
Cela fait cinq ans qu’on travaille tous les deux aux Etats-Unis, on est partis là-bas à l’âge de dix-huit ans pour devenir tous les deux danseurs professionnels. On a intégré des écoles, on s’est formés, en attendant de pouvoir saisir cette opportunité. Depuis le début, ce qui nous séduit dans Rock the Ballet, c’est le mélange des genres. Déjà, quand on était dans la même école, à Toulouse, le directeur (américain) nous avait fait découvrir Rock the Ballet. Un peu sur le mode « le ballet ce n’est pas que Gisèle ou Casse-Noisette, c’est aussi ça ! ». On a été conquis, et on a gardé l’envie d’intégrer un jour cette compagnie.
Mathis, vous venez de l’univers des danses urbaines : c’est un avantage ou un inconvénient de ne pas avoir de formation de danse classique ?
Aujourd’hui c’est clairement un avantage, c’est comme ça que j’ai réussi à tourner. C’est ce qui m’identifie et fait ma force. Certains amateurs de danse verront peut-être que je n’ai pas une formation 100% classique, mais les acrobaties et mouvements que je connais font aussi ma différence dans les castings et sur scène.
Et vous Tailys, vous venez du classique : est-ce difficile de sortir de ce « moule » ?
Plus ou moins... Le départ pour les Etats-Unis, c’était pour moi l’occasion de me diversifier. J’ai commencé tardivement le contemporain, le jazz, et le reste, mais j’adore la découverte de différents styles. C’est un atout d’avoir ma base classique, et c’est à moi de faire ce travail de me diversifier pour être une danseuse la plus complète possible. Mais c’est aussi la richesse de la compagnie de Rock the Ballet : On est dix-huit danseurs différents sur scène, avec chacun son physique, son style. Ce n’est pas dix-huit copié-collé d’un danseur ou d’une danseuse-type.
C’est quoi le quotidien pour vous pendant une tournée européenne comme celle-ci ?
On a fait deux semaines de répétitions à Baltimore, aux Etats-Unis (car ce spectacle devait tourner en 2020, donc on est sur des reports de dates). Pendant la tournée, on arrive dans une ville différente chaque matin. On a parfois le temps de visiter un peu. Mais l’important est de s’installer au théâtre, de prendre nos marques sur scène, car chaque salle est différente. On refait tous les portés et les sauts par exemple. Ensuite on se prépare, et on a en général une demi-heure de libre avant le début du spectacle, à 20h30. Et après le show, on mange, on se douche, et direction le bus vers minuit pour reprendre la route.
Vous êtes partis aux Etats-Unis assez jeunes, qu’est-ce qui a été le plus difficile et le plus positif dans cette expérience ?
Le plus difficile ? La barrière de la langue ! Même si, heureusement pour nous, le vocabulaire de la danse est souvent rempli de mots français. Mais on s’est vite adaptés. Avoir dix-huit ans à New-York, ça fait rêver, mais ce n’est pas facile tous les jours. On a quand même eu une bonne surprise : le rêve américain existe toujours ! Si on se donne les moyens, il y a des opportunités. New-York est impressionnante pour ça : chaque jour il y a une audition ou une opportunité pour une séance photo, une collaboration avec une marque ou un artiste… On peut garnir son CV, et petit à petit se faire connaître, grimper les échelons, être choisi pour des tournées nationales, puis internationales, comme celle-ci !
Et vous Mathis, vous êtes originaire de Touraine, vous y revenez souvent ?
Avec le covid je suis revenu plusieurs fois, et en général c’est deux fois par an. C’est pour cela que j’ai à cœur que le public tourangeau découvre « Rock the Ballet X », le spectacle du 10e anniversaire de cette compagnie américaine, qui mélange encore plus de styles que d’habitude !