Un soir de février, PROG! s’est invité au spectacle « Tchaïka » à l’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a été séduit !
Dès le commencement de la pièce, Tchaïka submerge. Issue d’une rencontre entre la metteuse en scène chilienne Teresita Iacobelli et la marionnettiste Belgo-russe Natacha Belova, on y découvre une passion commune des deux (ou trois?) femmes pour l’écrivain Tchekhov. Au-delà du questionnement existentiel que le texte pose, celui de la vieillesse et de l’arrivée de la sénilité, c’est l’esthétique même qui dévore le spectateur. Car Tchaïka est une marionnette, une grande marionnette avec des traits très réalistes et un fort accent mais une marionnette tout de même. Tchaïka est actrice de théâtre, mais elle est vieille et fatiguée. Elle est motivée par Tita, la marionnettiste qui la pousse à jouer sa dernière pièce : Tchaïka, ou La Mouette, par Tchekhov.
On assiste donc à une mise en abyme somptueuse qui joue autant avec les ombres et les lumières qu’avec le pathétique et le cynisme. La prouesse de l’artiste, qui joue jusqu’à 3 rôles en même temps, est tout bonnement époustouflante de justesse.
Finalement, le moins étonnant avec cette ode au théâtre d’une petite heure, c’est les récompenses qu’elle a décrochées lors de sa création au Chili en 2018 : meilleur spectacle, meilleure actrice et meilleur mise en scène.
Maintenant, rendez-vous en 2024 pour la nouvelle Biennale Avec ou Sans Fils !