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LA PETITE HISTOIRE… DE L’ABBAYE DE BOURGUEIL

Publiée dans le PROG n°194 de Septembre 2022

Aux journées européennes du patrimoine, on se glisse volontiers dans les coulisses de l’Opéra de Tours ou sur la terrasse du CCC OD. Eh ! Oh ! Ce week-end est aussi fait pour (re)découvrir nos monuments locaux ! Prenez l’abbaye de Bourgueil : elle a tout de même été fondée en 990. C’est pas rien ! 

Emma de Blois est à l’origine de cette fondation. Son papa s’appelant Thibaut Ier « le Tricheur », voulait-elle se remettre en odeur de sainteté ? Elle est en tous cas issue d’une famille portée sur la religion, avec un oncle et un frère officiant à l’archevêché de Bourges. Mais sa famille est aussi en bisbille avec le roi Hugues Capet. Donc fonder une abbaye, c’est aussi placer un pion sur l’échiquier des petites batailles politiques.

A l’époque, quelques moines habitent déjà à Bourgueil, dans un prieuré. Nous sommes donc pour ainsi dire en terrain conquis. L’abbaye est bénédictine, et elle s’étoffe d’année en année. L’église de l’abbaye est consacrée en 1001 (et démolie au XIIe siècle, pour repartir du bon pied). Le bâtiment évolue ainsi au fil du temps : église gothique en 1246, fortifications en 1361, et un territoire qui ne cesse de s’étendre, jusqu’à compter 42 prieurés et 64 paroisses à la fin du XVIIIe siècle.  

L’abbaye voit aussi passer du beau monde. Jugez plutôt : le roi Henri II Plantagenêt organise là ses Etats généraux en 1156, Anne de Bretagne avant d’aller à Langeais pour épouser Charles VIII en 1491, en 1565 c’est Catherine de Médicis qui y fait escale avec Charles IX et sa cour… 

Bien sûr, la Révolution va chambouler à jamais le destin des lieux. Les moines sont chassés et le bâtiment mis en vente pour devenir hôpital et tribunal, tandis qu’une partie des murs est démontée pour la vente de pierres. Avec l’arrivée des Sœurs de Saint-Martin au XIXe siècle, l’abbaye retrouve sa vocation religieuse. Les sœurs fabriquent des réglisses, soignent des malades, et diffusent la parole divine… jusqu’à leur départ en 2018. Depuis 2021, une SCIC gère les lieux pour y proposer résidences d’artistes, spectacles, événements… et visites, évidemment 

 

 

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