La Grande Sophie

Publié dans le PROG! n°174-175 de novembre-décembre 2020

« Composer au piano a changé ma façon d’écrire »

Son album Cet Instant est sorti il y a un an. Après plusieurs mois loin de la scène, la Grande Sophie reprend la route et passera par Amboise.

Le confinement a changé votre manière d’aborder cette tournée ?

Durant le confinement, j’ai été très occupée, notamment avec la composition de musique pour deux téléfilms du réalisateur Arnaud Mercadier avec qui j’ai l’habitude de travailler. Mais après sept mois loin des salles, lorsqu’on s’est retrouvé avec l’équipe, j’ai eu envie de modifier un peu le format du concert, en ajoutant de nouveaux titres, comme « Ensemble », chanson écrite le 1er jour du confinement. On retrouve les salles d’une manière particulière, avec un public masqué, mais l’accueil est si chaleureux qu’on finit par l’oublier. Tant qu’on peut être là pour aider les gens à se changer les idées, on en profite !

Vous avez composé pour la première fois cet album au piano : on vous retrouvera sur scène face au clavier ?

Composer au piano a changé ma façon d’écrire : j’aime découvrir un instrument, pour retrouver la fraîcheur, le côté naïf du jeu, de l’exploration… Sur scène je ne peux pas tout jouer au piano, donc vous me retrouverez avec ma guitare, car elle fait partie de moi, mais il y a aussi quelques surprises ! Le concert est conçu comme un voyage à travers plusieurs émotions, on n’est pas seulement dans l’énergie, il y a des moments plus intimes… J’espère que le public ressentira à un moment un frisson, et ce sera pari gagné !

L’an dernier à la sortie du disque on vous a beaucoup parlé de votre âge : pas trop usant ?

C’est la première fois qu’on m’en parle si souvent ! On m’a aussi beaucoup dit que c’était bien que je ne fasse pas du « jeunisme », et j’ai fini par comprendre qu’on me faisait remarquer ma cinquantaine… En effet, j’ai voulu évoquer ces périodes transitoires qu’il faut accepter, même si ce n’est pas évident : notre corps se forme, se transforme, se déforme, on passe tous par-là.

En parlant de temps : quelle est votre heure préférée de la journée ?

Le lever du jour, j’aime le matin : c’est un nouveau jour, une nouvelle énergie qui commence !

Vous travaillez aussi pour d’autres artistes : des téléfilms, ou pour François Hardy. Qu’est-ce qui vous plait dans ces expériences ?

Pour l’image, les films, ça va beaucoup plus vite : je suis au service de quelqu’un, et il n’y a pas de texte à créer, donc le processus est plus rapide. C’est spontané, j’aime beaucoup. Quand je fais un album je peux me poser beaucoup de questions et donc être un peu lente, alors que là je propos, le réalisateur valide ou pas, et on avance !

Avec Françoise Hardy nous correspondons beaucoup depuis notre première collaboration. Habituellement elle écrit ses textes, mais de mon côté je n’arrive pas à écrire sans faire à la fois paroles et musique. Donc pour participer à son dernier album en date, Personne d’autre, j’ai essayé de me mettre dans sa peau d’après ce que je connaissais d’elle. Elle esttrès exigeante, donc quand elle valide une chanson, c’est qu’elle s’y sent bien. Et alors la chanson ne m’appartient plus !

En concert le 21 novembre à Amboise – www.ville-amboise.fr

L’artiste : lagrandesophie.com.fr

photo ©Simon Kerola