CARMEN MARIA VEGA
« CETTE TOURNÉE ULTRA VEGA C’EST ULTRA MOI ! »
Carmen Maria Vega revient sur scène en solo après avoir donné de la voix dans la comédie musicale Mistinguett. Avant la sortie de son nouvel album, elle sera en Touraine avec sa tournée Ultra Vega dans le cadre du festival Bruissements d’Elles. Rencontre avec la plus latine des lyonnaises.
Votre tournée s’intitule Ultra Vega, et votre prochain album « Santa Maria ». Vous êtes encore plus vous que d’habitude ?
La chanson « Santa Maria » tout comme l’album évoque la quête d’identité, par rapport à mon histoire personnelle, mais aussi parce que c’est ce qui constitue chaque individu, que ce soit par le travail, l’amour et tout ce qu’on construit avec notre petit cœur, notre petite âme et toute notre sueur. C’est sans doute mon album le plus personnel, car même s’il y avait déjà beaucoup de moi dans chacun de mes disques, c’est la première fois que je parle de mon histoire personnelle. Donc effectivement cette tournée Ultra Vega c’est ultra moi !
C’est pour cela que vous n’êtes que deux sur scène ?
Pour être sincère, c’est pour des raisons pécuniaires ! J’avais des envies coûteuses pour la scénographie, je voulais privilégier l’univers visuel du spectacle car j’en avais une idée bien précise. Je voulais créer une sorte de cauchemar éveillé, mêlé de sacré. J’ai beaucoup pensé à Twin Peaks, aux films d'Argento, avec des lumières roses, violettes, bleues, qui oscillent entre le sacré et l’érotisme, avec la mort toujours en fond… Et j’avais envie qu’on soit deux car j’ai fait l’album avec Kim, qui est un multi-instrumentiste très complet, un boulimique de travail qui sort quatre albums par an. Je lui ai demandé que ce disque sonne seventies car j’aurais aimé avoir 30 ans dans les années 70, une période tellement riche musicalement artistiquement, c’est ce qui m’a toujours inspirée… Bowie, Iggy Pop, Freddy Mercury, le Velvet Underground, Andy Wharol et le surréalisme, tout ça m’a beaucoup bercée, et ce mélange a fait naître ce spectacle. A deux on essaie de sonner comme quatre, et je crois que ça marche plutôt bien !
La quête d’identité qui vous a emmenée en Amérique Centrale sur les traces de vos parents biologiques ne se ressent donc pas forcément dans les styles musicaux de l’album ?
Non, musicalement on n’est pas dans la culture hispanique. Mes racines se ressentent davantage dans le caractère, l’énergie, l’univers… Ce n’était pas une quête musicale mais vraiment la volonté d’exprimer concrètement ce qui avait été vécu, après avoir digéré ces découvertes un peu compliquées qui datent de 2011. C’est pour cela qu’en toile de fond il y a souvent la mort, mais aussi l’espoir.
C’est votre retour après l’aventure de la comédie musicale Mistinguett où vous teniez le rôle principal. Quel souvenir gardez-vous de cette aventure ?
Deux ans de ma vie à faire Mistinguett, c’était une très belle aventure, très fatigante aussi car c’était un rythme intensif. Ce qui a été super c’est de refaire du théâtre car je suis comédienne au départ et je n’en avais pas fait depuis longtemps. Quand on est venu me voir, le livret n’était pas encore fini et j’ai donc insisté sur l’importance de l’histoire, car un spectacle sans fond avec uniquement des plumes et des paillettes ça ne m’intéressait pas. Cela m’a permis de me perfectionner aussi en danse, j’ai appris énormément, tout comme vivre avec soixante-dix personnes en tournée, c’est quelque chose qu’on ne vit pas tous les jours !
Cela vous a-t-il donné envie de remonter sur les planches ou de passer devant la caméra ?
Le théâtre me fait très envie, j’ai eu de chouettes propositions, et j’ai déjà fait un peu de cinéma, et j’aimerais évidemment en faire davantage… La comédie musicale ne me tente pas particulièrement sauf en cas de rôle extraordinaire, comme pour Mistinguett que j’ai accepté car le projet m’intéressait énormément.
Votre concert en Touraine fait partie du festival Bruissements d’Elles. Etre femme et artiste, c’est compliqué ?
Je suis une femme depuis que je suis née donc je ne me rends pas bien compte ! (rires). J’ai conscience qu’être une femme peut être pénible à certains postes, il y a souvent peu de femmes à la technique par exemple, même si cela commence à changer. En tant que chanteuse je suis aussi contente de voir que toute une génération de gonzesses arrive, des filles créatives comme Mathilde Fernandez qui est en train d’éclore avec un univers très fort dont je suis très fan, Cléa Vincent dans un genre très différent avec qui je suis à l’affiche sur Garçons… C’est réjouissant de voir autant de filles à l’honneur ! Mais à titre personnel, être artiste féminine c’est une question que je ne me suis jamais posée… C’est une évidence. Je ne me suis jamais laissé marcher sur les pieds. Mais j’aurais pu, autant par des filles que par des garçons car c’est un milieu très compliqué.
Dans votre mp3 en ce moment ? Je suis un peu monomaniaque. En ce moment j’écoute en boucle l’album Honeymoon de Lana del Rey, qui n’a pas été très promu en France alors que c’est son meilleur, une musique sensuelle, dans un Los Angeles dépressif... Et aussi La Chica qui vient de sortir un EP (c’est la chanteuse des 3some sisters).
Votre gourmandise préférée ? L’éclair au chocolat.
Votre prochain voyage ? Je n’ai rien prévu à l’étranger cette année… Donc ce sera chez vous en Touraine !
Rendez-vous le jeudi 30 mars à La Pléiade de la Riche pour ce concert ultra-vitaminé dans le cadre du festival Bruissements d'Elles. Pour réserver vos places en quelques clics c'est juste ici, et pour suivre l'actualité de l'artiste c'est par là.
Photo ©Manu Abella