Rencontre/Conférence Culture

Conférences de l'Académie de Touraine

Paul-Louis Courier, le bicentenaire de sa mort

L'Académie de Touraine vous convie à deux conférences le vendredi 25 avril 2025 à la Chapelle Saint-Libert, 37 avenue André-Malraux à Tours

Entrée libre et gratuite

La Touraine, terreau des pamphlets de Courier

par Jean-Pierre Lautman, secrétaire de l’Académie de Touraine

Paul-Louis Courier passa son enfance à la Véronique, à Cinq-Mars-la-Pile, avec ses parents. Éloigné de Touraine une trentaine d’années, il y revient non sans hésitation après l’effondrement de l'Empire et s’y installe avec Herminie, sa jeune épouse. Fomentées par un pouvoir occulte, les complications qu’il subit à Véretz où le couple réside depuis 1818 l’amènent progressivement à s’engager contre le pouvoir en place. Il se venge magistralement en puisant dans la Touraine la matière de ses pamphlets. Revers de la médaille, son implication dans la lutte politique entraîne inexorablement la ruine de son couple. Sa femme y perd son équilibre et lui sa clairvoyance. Il n’est pas interdit de penser que la célébrité du pamphlétaire scella paradoxalement son désastre. Cette dialectique entre succès politique et déroute conjugale sera mise en évidence pour tenter de comprendre sa fin. 

Les errances des deux procès des assassins de Courier

par Joël Thalineau, docteur d’État en droit

Paul-Louis Courier fut assassiné le 10 avril 1825 dans sa forêt de Larçay. Le raisonnement des « enquêteurs » oscillant entre complot domestique et crime individuel échoua à deux reprises. Une première fois en 1825, sur l’acquittement par la cour d’assises de Tours de l’unique accusé, Louis Frémont, garde de la forêt et en même temps jardinier de la Chavonnière, propriété de Courier. Puis, une seconde fois en 1830, à la suite des révélations de Sylvine Grivault, sur deux décisions, l’une de la cour royale d’Orléans rejetant le complot domestique dont l’épouse de Courier et Pierre Dubois, mis en cause déjà en 1825, auraient été les instigateurs et l’autre de la cour d’assises de Tours acquittant les accusés de complicité. Ces jugements doivent être rapportés au contexte politique de l’époque (la volonté des royalistes de revenir sur les acquis de la révolution) et rapprochés de la personnalité de la victime comme de celle de son épouse.  En 1825, on élimine le pamphlétaire ; en 1830, on vise la disqualification sociale de l’épouse.…Le crime politique était-il possible ?

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