La Petite Histoire... de Victor Laloux
Oui, d’accord, Victor Laloux a été l’architecte de la Gare d’Orsay. Mais oh ! hé ! Quand même faut pas pousser : il est surtout 100% tourangeau (cocorico), né à Tours en 1850, et enterré sur nos terres en 1937. Et on lui doit ici la gare et l’Hôtel de Ville de Tours ainsi que la basilique Saint-Martin.
Elève du lycée Descartes puis de l’architecte Léon Rohard, Victor Alexandre Frédéric Laloux (mais disons Victor, ce sera plus simple) monte ensuite à la capitale pour parfaire sa formation. L’école des Beaux-Arts l’accueil donc dès 1869, pour peu de temps : la guerre entre la France et la Prusse qui éclate en 1870 l’éloigne un temps des bancs d’école pour l’emmener vers les champs de bataille. De retour à Paris, il décroche son diplôme d’architecte, et vole ensuite de succès en succès.
Dès 1878 il obtient en effet le Prix de Rome : autrement dit, il gagne le droit de passer plusieurs mois à la Villa Médicis, installée à Rome, pour y développer ses talents tous frais payés.
Victor continue ensuite son bonhomme de chemin à travers les jardins et rues des villes de France. Il conçoit ainsi le monument aux morts du Jardin des Poètes de Béziers qui est inauguré en 1867, et dessine les plans de la « Villa des Bambous » à Cannes dont la construction s’achève en 1885.
Il revient bien sûr en Touraine où on lui doit donc trois monuments emblématiques de la ville, édifiés à partir de 1890 (la basilique) et 1896 (la gare et l’Hôtel de Ville). Mais c’est à Paris que son talent est pleinement reconnu, lorsqu’on lui confie un chantier d’envergure : la Gare d’Orsay.
L’ancien bâtiment a péri dans les flammes en 1871. A l’approche de la grande exposition universelle de 1900 qu’hébergera Paris, la nouvelle gare doit non seulement accueillir les lignes de train allant vers Bordeaux, Toulouse et Nantes, ainsi qu’un hôtel pour les voyageurs, mais aussi montrer au monde entier l’excellence de l’architecture et de l’art français. Pour les contemporains, aucun doute : mission accomplie !
Entre Orsay et sa sœurette tourangelle, il y a bien des différences, mais jouez donc au jeu des ressemblances : un goût prononcé pour le métal et les verrières, les statues et noms de villes en façade…
Mais Victor se plait aussi à varier les plaisirs, tout en restant dans le cadre de l’académisme de l’époque. Il en est d’ailleurs l’un des fervents représentants et passeurs puisqu’il enseigne à de nombreux élèves dans son atelier, et joue les jurés de concours ou présidents de sociétés d’architectes à maintes reprises.
Pour le centenaire de sa mort, célébrons donc cet enfant du pays !