Exposition au Pavillon Heller Ballan-Miré

L’eau libère le geste, les pigments en suspension voyagent dans un flux perturbé par le pinceau qui effleure la feuille. L’inclinaison du papier accélère le processus de migration des couleurs qui se mêlent et se perdent, floculent et granulent, se déposent enfin dans un répit. La goutte pulvérisée fait alors apparaitre les traces d’un nouveau chemin, l’érosion des pigments révèle mes pensées, entre mémoire et instinct. L'inspiration de Sylvie GILLON vient de l’observation de la nature et du vivant : paysages végétal ou minéral, affleurements, rivages et reflets, structure cellulaire. Cette perception du monde et du temps qui s’écoule, à différentes échelles, se traduit aujourd’hui à travers un médium qui s’est imposé entre tous : l’Aquarelle. Elle la travaille à sa façon, gomme les frontières entre les techniques en privilégiant toujours l’aspect expérimental. Ses aquarelles sont semi-figuratives, toujours reliées à ses voyages réels ou rêvés.

Pour Pascal LEMOINE, le verre est le matériau le plus propice à convoquer les poétiques de l'eau, de l’air, de la terre et du feu. Des sensations, intuitions véhiculées depuis nos ancêtres les plus anciens n'ont eu de cesse d'accompagner l'homme dans sa perception des éléments et du monde qui l'entoure. Notre inconscient est aussi bien porteur de mémoires volcaniques que de celle de l’eau. En nous happant le feu fait de nous des songeurs. Indépendamment de son origine, de son époque, de sa culture ou de son statut social, l'humain imprégné de ces poétiques promène avec lui les énigmes qui le façonnent, celle de l'origine et du devenir.