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L'interview de VIKTOR VINCENT

Publiée dans le PROG n°199 de Février 2023

« Bien sûr que je me trompe parfois ! »

Le mentaliste n’avait pas deviné nos questions à l’avance. A vous de découvrir ses réponses ! 

 

Rassurez-nous : si vous nous faites monter sur scène, on ne se retrouvera pas à imiter la poule ? 

Non, vous ne ferez rien que vous n’avez pas envie de faire ! Je reçois le public avec gentillesse, avec tact, je mets en valeur les spectateurs. C’est un contrat implicite avec le public : ils savent que tout va bien se passer. 

Et ça vous arrive de ne pas deviner la bonne réponse ?

Bien sûr ! Et le public adore ça ! Et comme le public aime ça, je n’en fais pas une montagne (mais il ne faut pas que je me trompe souvent, évidemment). Les rares erreurs donnent encore plus de valeur à la performance.

Est-ce qu’on peut vous mentir sans problème dans la vie quotidienne ?

Heureusement ! Le mensonge est nécessaire à nos relations sociales : si on ne pouvait plus mentir, ce serait l’enfer pour tout le monde ! La politesse, le tact, ce sont des formes de mensonges, non ? On ne peut pas dire tout ce qu’on pense, sans filtre. 

Vous êtes donc « au repos » au quotidien ? 

J’ai un rapport sain avec les gens qui m’entourent, je ne suis pas dans l’analyse constante (bon, je ne dis pas que je n’utilise pas mon talent de temps en temps… mais c’est très rare). 

Et ça demande de l’entraînement ?

Beaucoup d’entraînement, surtout au début. Mais comme cela a toujours été un plaisir, je n’en ai pas souffert. Et comme aujourd’hui j’ai la chance de jouer près de 150 dates par an, sans compter les apparitions télé, je fais mon métier tout le temps, c’est une autre sorte d’entraînement qui m’aide à progresser en continu.  

Mais on apprend comment à être mentaliste ?

J’ai appris avec des livres, puis j’ai eu un mentor qui m’a pris sous son aile et m’a formé. Il a occupé une très grande place dans ma vie, il a même trouvé mon nom de scène. Mais la moustache, c’est moi ! 

Et comment aviez-vous découvert cette discipline ?

C’était il y a bien longtemps maintenant, presque vingt ans. J’ai rencontré un mentaliste, et je m’intéressais déjà beaucoup à l’art de l’illusion en général. Et tout ce que je connaissais de la magie ne m’a pas permis d’expliquer ce que le mentaliste avait fait, donc j’ai vraiment perdu pied, j’ai trouvé que c’était incroyable, c’était vraiment magique, et je me suis dit que si un jour je devais faire un spectacle sur scène, ce serait ce genre de choses, car les émotions que j’avais ressentie étaient tellement fortes 

Vous êtes aussi passé par la case « études de cinéma » pour être réalisateur : vous préfériez être derrière la caméra à l’époque ?

J’ai toujours voulu être derrière la caméra, mettre en scène les autres, et je le souhaite toujours (je viens de réaliser un moyen-métrage qui passe dans les festivals et j’en tourne bientôt un nouveau). Donc je suis toujours intéressé par le cinéma. Mais pour moi écrire un roman, faire un film ou écrire un spectacle, cela relève de la même chose : raconter une histoire, plonger les spectateurs dans une ambiance. Donc je me sens bien autant sur scène que derrière une caméra ou à tenir la plume.

Est-ce que dans chaque mentaliste se cache donc un comédien ?

Oui, dès qu’on est sur scène ! Au début on apprend à faire ses expériences, mais ensuite il faut arriver à les délivrer de manière agréable et captivante pour le public. J’accorde beaucoup de place au récit. Jouer, pour donner au public une performance de mentaliste de la plus belle des manières.

Et pour le spectacle que vous jouerez à Saint-Pierre-des-Corps (Mental Circus), quel est le récit que vous avez choisi ?

Tout se déroule dans l’ambiance des années 1920-1930 à New York, dans les années folles, sur les traces de quelques performers du mental qui ont en quelque sorte préfiguré ce qu’allait devenir le XXe siècle. 

La fin du XIXe siècle, le début du XXe siècle, ce sont des périodes que vous appréciez particulièrement ?

Je me sens très à l’aise au XIXe siècle, période que j’ai fantasmée et que je fantasme toujours. Je n’aurais pas aimé y vivre, mais j’adore l’idée que je m’en fais. Et il y a un pont entre la fin du XIXe en Europe et les années 1920 aux Etats-Unis : dans les deux cas, ce sont des sociétés qui s’embourgeoisent, qui veulent se distraire, dans une effervescence culturelle, une profusion de spectacles, avec plein de théâtres qui se créent.

Et au cinéma quel est votre dernier coup de cœur ?

Le dernier film que j’ai vu et qui m’a marqué, c’est The Danish Girl, un très beau film, une photo incroyable et une histoire folle ! 


 

Pour suivre ses actus : www.viktorvincent.fr

 

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