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©Jules FAURE

L'interview de OURS

Publiée dans le PROG n°196 de Novembre 2022

« Je suis toujours en train de me présenter »

Oui, Ours est le fils d’Alain Souchon. Mais plutôt que de parler famille, on a voulu se concentrer sur sa musique à lui, avant son prochain concert à Amboise ! 

 

Allez, à vous la parole : y a-t-il un sujet que vous voulez éviter, ou un autre dont vous voulez parler ?

Il n’y a pas de sujet dont je ne parle pas, je risque juste de ne pas être très calé si c’est trop pointu ! Et ce dont j’ai envie de parler, c’est forcément mon attachement à la région tourangelle. Mes parents se sont rencontrés et mariés à côté d’Amboise, ils sont installés pas loin de Chaumont-sur-Loire, donc ça m’amuse et ça me fait plaisir de jouer à Amboise, où je suis passé au printemps pour un trip à vélo. C’était super d’y dormir, de se balader dans la vieille ville, d’admirer ce château absolument dément. 

Dans votre album Mitsouko on vous retrouve au concert de NTM (« NTM à Bercy »). C’est du vécu ?

C’était une expérience vraiment particulière. 2018, l’année de mes 40 ans, je vais à Bercy, et je me retrouve entouré d’hommes qui ont un peu de ventre, qui perdent leurs cheveux, certains en costume-cravate, des femmes en tailleur dont j’imagine qu’elles appellent la baby-sitter car elles n’ont pas eu le temps de repasser chez elles… Personne n’a la vingtaine, je me suis pris une claque générationnelle, avec ce public plus âgé dont je faisais partie ! Et sur scène les deux NTM ont la cinquantaine ans, se bougent moins facilement, et on chante ensemble des gimmicks de 1998… C’était touchant et mélancolique.

 

Et vous savez qui est votre public à vous ?

Assez famille, plutôt 35-50 ans, et certains ne me connaissent même pas et viennent car ils sont abonnés à la salle, ou parce qu’ils aiment mon père et viennent voir comment je me débrouille. Je suis donc toujours en train de me présenter, de convaincre… Je n’ai jamais connu un concert où toute la salle reprend vos chansons en chœur. 

Vous aimeriez connaître ça ?

Ça fait toujours plaisir de voir le premier rang chanter avec moi. Mais cela me force aussi à ne pas être installé dans mes chansons comme dans des chaussons : rien n’est acquis, ça met du piment ! 

Dans la chanson « De quoi t’as peur ? », dans un monde un peu branlant vous questionnez « De quoi t’as peur ? Une nouvelle décennie commence… ». Cette décennie, c’est donc celle de vos quarante ans ?

C’est à la fois la quarantaine, et les années 2020, car j’ai imaginé cette chanson en 2018-2019 je crois… (et j’ai eu quarante ans en 2018). Je parle beaucoup de ce cap de la quarantaine dans l’album, en filigrane. Ça change pas mal, d’avoir quarante ans : on commence à s’endormir un peu sur sa manière de composer, d’écrire, on peut perdre en fraîcheur, et j’essaie d’éviter ça. Mais c’est bien d’en avoir conscience, sans vouloir non plus faire le jeune à tout prix ! C’est aussi pour ça que l’album s’appelle Mitsouko, car pour moi les Rita Mitsouko représentent la liberté créative et la fantaisie. Et j’ai envie de garder le plus longtemps possible cette fantaisie en moi ! Et puis, quarante ans c’est aussi l’âge auquel j’ai eu un enfant, et ça aussi, ça change tout ! J’avais un rythme de vie encore un peu ado, à me coucher tard, faire de la musique la nuit, me lever tard, sortir… Ça a tout bousculé, et c’est bien ! La quarantaine c’est aussi avoir la vue qui baisse ou perdre ses cheveux… Mais attention, je ne me plains pas !

Si on continue à écouter l’album Mitsouko, on tombe aussi sur le titre « Tout ça tout seul »… Qu’est-ce que vous aimez faire seul ?

Faire de la musique : écrire, composer, toute cette phase du tout début, j’aime bien être seul. Il y a une phase où je suis obligé d’être seul, raturer, chercher. Mais très vite j’ai envie d’être accompagné d’une personne, qui vient réveiller des choses, apporter son regard extérieur. On a besoin d’un partenaire qui arrive avec l’oreille fraiche, pour donner un autre point de vue qui va faire grandir les premières idées qu’on a.

Même si on parle de grandir, chez PROG nous sommes de grands enfants. Alors pour Halloween, on vous choisit quel déguisement ?

Un ours bien sûr ! En fausse fourrure. 

Et sous le sapin pour Noël ?

Des vinyles, l’objet vinyle me plaît, que ce soit pour réécouter des classiques, ou découvrir ce qui se fait aujourd’hui côté musique. Mais le miel ça marche aussi !

 

Pour faire partie du public, rendez-vous à Amboise le 18 novembre – amboisesaisonculturelle.festik.net 

Suivre Ours : www.oursmusiqueoff.com 

Credit photo Jules FAURE

 

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