Michel Portal Michel Portal Michel Portal Michel Portal Michel Portal Michel Portal Michel Portal

L'interview de Michel Portal

Publiée dans le PROG ! nº187-188 de janvier-février 2022

« Je ne cherche plus à prouver des choses »
Le clarinettiste vient en Touraine avec son projet MP85. Un jazzman de 85 ans, mais toujours bourré de talent !


MP85, pour Michel Portal et 85 ans : l’âge a quelle importance pour vous ?
Aucune, ou presque ! Quand on a un âge aussi avancé, on continue à aller de l’avant, à jouer, car la musique est toujours aussi importante pour moi.


Et votre manière de jouer et vivre la musique a évolué avec le temps ?
Certainement, les thèmes de l’album MP85 sont différents de ce que je pouvais faire il y a dix ou quinze ans, ou même cinq ans en arrière… Mais on ne sait pas très bien comment on évolue soi- même, ce n’est jamais simple de s’auto-évaluer… Ce qui est terrible dans la musique, c’est quand on fait un album, des concerts, en pensant qu’on a bien joué, et d’apprendre ensuite que c’est un échec.
J’ai peur du couperet qui tombe (d’ailleurs j’arrête d’en parler !).

Mais l’accueil pour MP85 est plutôt bon, voire même excellent !
Ça m’a fait très plaisir ! A mon âge, je ne cherche plus à prouver des choses, mais j’ai été ravi de cet accueil, et de pouvoir remonter sur scène avec une équipe solide musicalement, où tout le monde s’entend bien et a envie de jouer ensemble. On pourrait penser qu’à mon âge, j’ai fait mon temps,
mais je ne suis pas d’accord. J’ai encore envie de jouer, alors je joue, et voilà ! Le reste ne m’intéresse pas trop. Parfois des musiciens plus jeunes  me proposent de jouer avec eux, ou c’est l’inverse. Dans tous les cas, j’essaie de jouer tranquillement, de faire le maximum de musique, tant que tout se passe bien.

Et comment est né l’album ? Vous avez composé avant l’enregistrement studio ?
J’écris assez souvent chez moi (sans être Beethoven ou Mozart bien sûr !). Et pour un projet qui s’appelle MP85, j’ai pensé qu’il était nécessaire que le matériel m’appartienne. Quand nous sommes arrivés en studio j’avais donc déjà le disque en tête, en plus des compositions de Bojan Z, de Nils Wogram et d’un chant traditionnel basque. C’est pendant le confinement que l’envie s’est confirmée d’enregistrer cet album, avec un Allemand (Niels au trombone), un Belge (Lander Gyselinck à la batterie), un Serbe (Bojan au piano), le contrebassiste Bruno Chevillon et moi qui suis basque… On voulait se mélanger, avancer malgré des conditions spécifiques : en studio nous étions éloignés les uns des autres, pour éviter de transmettre le covid. Et finalement tout s’est bien passé !


Et que vous souhaite-t-on pour 2022 ?
Pouvoir à nouveau jouer à l’étranger ! Cela a été plus compliqué avec les confinements de jouer dans d’autres pays d’Europe, aux Etats-Unis, au Maghreb comme je le faisais auparavant… J’espère donc pouvoir reprendre la route au-delà de nos frontières !

En concert le 19 janvier à l’espace Malraux de Joué-lès-Tours – espacemalraux-jouelestours.fr

Interview publiée dans le PROG ! nº187-188 de janvier-février 2022.

Voir aussi