L'interview de Les Goguettes en trio mais à quatre

Publiée dans le PROG ! nº186 de décembre 2021

« Notre matière première, c’est aussi la politique »

Avant le débarquement de ces détourneurs de chansons à Langeais, Valentin, membre du groupe, répond à nos questions.

Pour vous, il y a eu un avant et un après confinement ?

Très clairement ! Cela faisait longtemps qu’on tournait, on avait déjà un public, mais le confinement nous a apporté une dimension de célébrité inédite sur internet, avec une vraie visibilité qui a motivé beaucoup de gens à nous suivre.

Qu’est-ce qui fait qu’une chanson va être intéressante à détourner pour en faire une goguette ?

Il faut qu’on trouve une belle chanson qui illustre le thème qui nous intéresse, et l’angle humoristique qu’on veut lui donner. Ensuite si elle est connue et qu’elle a une identité forte, c’est forcément un plus, pour que le public puisse apprécier le côté parodique. Puisque l’exercice de la goguette, c’est aussi approcher le plus possible le texte d’origine, ce qui met le détournement en valeur. Quand on détourne « Les démons de minuit » ça marche tout de suite !

Et vous travaillez tous les quatre au choix des chansons et à l’écriture ?

L’écriture reste un exercice solitaire : chacun écrit de son côté, et on se réunit ensuite pour en reparler. Le travail est alors collectif. On choisit aussi ensemble les chansons qu’on jouera sur scène, pour assurer la variété des chansons et la dynamique du spectacle.

Finalement, qu’est-ce qui vous plaît dans cet exercice du détournement de chansons ?

On aime beaucoup écrire, se prendre la tête pour trouver la bonne chanson pour le thème, essayer de se faire rire, de trouver des jeux de mots, les formules qui font mouche, et le plaisir d’être sur scène et faire rire les gens qui est l’aboutissement de l’exercice. Ça fait du bien, ça apporte de la joie quand il y a du répondant chez le public.

Sur scène ça se passe comment alors ?

Il y a un peu de tout : Clémence au piano, qui est assez central, mais on a aussi d’autres instruments, guitare, batterie, quelques percussions, des synthés, un accordéon, et on chante tous les quatre. Donc en termes d’orchestration c’est assez varié.

Vous avez un metteur en scène ?

Oui il fait la mise en scène de nos chansons et du spectacle depuis quasiment nos débuts : Yéshé Henneguelle. Avec lui on travaille les décors, les placements, l’intention qu’on veut transmettre au public… C’est plus qu’un concert !

Dans votre tournée, une série de concerts est prévue spécialement pour l’entre-deux tours de la présidentielle : la politique vous inspire ?

On se concentre beaucoup sur l’actualité. Donc forcément, pendant le confinement c’était la pandémie qui était au cœur de l’actu, mais notre matière première c’est aussi la politique, on aime se moquer de ceux qui tentent de nous gouverner. Donc pour les élections, on fera une série spéciale, avec en apothéose un concert à l’Olympia le 18 avril 2022 !

Et parmi vos bonnes résolutions pour 2022, qu’est-ce qu’on trouve ?

Réussir à écrire une goguette sans parler de Zemmour… C’est pas gagné !

Et pour Noël, on peut savoir ce qu’il y aura dans votre lettre au Père Noël ?

Continuer une tournée qui se passe bien, aller à la rencontre du public et continuer à faire notre métier joyeusement !Globalement d’accord  samedi 18 décembre à l’In’Ox de Langeais – langeaisculture.festik.net

Interview publiée dans le PROG ! nº186 de décembre 2021.

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