L'interview de Clémentine Célarié

Publiée dans le PROG ! nº176-177 de janvier-février 2021

« J’aime échanger avec le public » 

Passionnée par les romans et nouvelles de Guy de Maupassant, Clémentine Célarié a adapté Une Vie, qu’elle joue seule en scène. On fait le point avec elle sur cette aventure !

Ce n’est pas la première fois que vous jouez les textes de Maupassant sur scène : quel est votre lien avec cet auteur ?

Il a une façon incroyable de décrire les états d’âme et les sentiments humains, il écrit avec une grande sensibilité tout en proposant des personnages très forts. Et Maupassant est quelqu’un d’aujourd’hui ! J’aime échanger avec le public après le spectacle, et les jeunes gens sont aussi intéressés que les plus âgés, car on est face à des émotions pures, cela parle donc à tout le monde.

Dans le roman Une Vie plusieurs personnages interviennent : comment avez-vous conçu cette adaptation, seule en scène ?

J’ai voulu faire parler Jeanne, le personnage principal, à la première personne, et commencer avec cette femme mature, qui se remémore différents moments de sa vie. Ensuite, c’est comme lorsque vous partagez une anecdote avec vos amis : vous vous mettez à la place des différents personnages pour raconter. Je me mets donc à leur place. Et cette Jeanne est incroyable : elle a toujours de l’espoir, malgré les difficultés… je crois que c’est encourageant, ce combat de vie très fort.

Vous prévoyez des répétitions pour vous remettre dans le rôle avant de reprendre la tournée ?

J’ai ce rôle dans le sang, et je l’entretiens régulièrement, donc il n’y aura sans doute pas de répétitions. Maupassant et moi, c’est une relation incroyable, et ce rôle me demande beaucoup, c’est vibrant, vivant… Et j’ai besoin de faire des choses fortes comme celles-ci !

Que ressentez-vous à l’idée de remonter sur scène après cette année 2020 compliquée ?

J’ai très hâte bien sûr, mais je vous parle d’un spectacle alors que j’ai la sensation qu’on m’interdit de le jouer, que je suis punie… J’ai décidé de prendre les confinements « à l’envers » car j’en avais la possibilité : j’ai écrit, j’ai tourné, car je ne peux pas rester à rien faire. Mais je trouve hypocrite et injuste que les salles de spectacles aient été fermées alors qu’elles ne sont a priori pas des foyers de contamination.

Vous avez d’autres projets en cours ?

J’ai écrit durant les confinements, nous avons travaillé à l’adaptation pour la télévision de la pièce Darius avec Jean-Benoît Patricot, et le scénario est en relecture chez France Télévisions. J’ai participé au prochain film de Claude Lelouch, une aventure et un honneur extraordinaires, et durant l’été j’ai tourné Police de caractères pour France Télé, une série que j’aime beaucoup, dans laquelle je m’investis par l’écriture aussi… Et mon prochain projet plus personnel sera une nouvelle fois lié à Maupassant, mais je ne peux pas trop vous en dire… Si ce n’est que je jouera peut-être le rôle d’un homme !

Quel est votre souhait pour 2021 ?

Qu’on nous laisse vous raconter des histoires et faire notre métier ! Que la vie recommence, et que la culture soit respectée comme essentielle au bien-être de tous, et aussi à l’économie, qui compte tant dans les décisions gouvernementales.

Une Vie le 29 janvier à Saint-Cyr-sur-Loire – escale.saint-cyr-sur-loire.com

Et plus d’infos sur www.une-vie.com

PHOTO crédits Bruno Tocaben

Interview publiée dans le PROG ! nº176-177 de janvier-février 2021.

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