Culture

Histoire de Venise


Présentée par Paul GAUDIN

Présentation du conférencier.

Après avoir enseigné dans plusieurs lycées et collèges de Tours et Saint-Cyr sur Loire, Paul Gaudin a été Professeur Agrégé d’Italien, Maître de Conférences et directeur de la Filière LEA (Langues Étrangères Appliquées) à l’UFR Lettres et Langues de l’Université de Tours.

Il a soutenu sa thèse de doctorat en études romanes à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV), sur la civilisation italienne à l’époque de l’Humanisme, analysant la place qu’occupaient les écrivains au sein de la société de la Renaissance. Il s’est toujours passionné pour l’histoire de l’Italie.

Présentation du cycle thématique.

Par sa position unique (une ville posée sur 116 îles, reliées par 416 ponts), Venise a suscité depuis des siècles un intérêt jamais démenti et parfois alimenté par des clichés plus ou moins romantiques : c’est la ville des gondoles, des amoureux et des souvenirs en verre soufflé pour touristes débarqués de bateaux de croisière polluants transformés en HLM flottants.

Le but de ce cycle sera de donner de Venise une image plus proche de la réalité, réalité qui peut susciter un attrait, voire une fascination bien plus forte que la simple curiosité liée aux clichés habituels.

Née sans doute, sous une forme bien modeste, sous l’Empire romain, elle se développe comme refuge face aux invasions barbares qui feront disparaître cet Empire.

Liée à Byzance, mais toujours soucieuse de garantir son indépendance, Venise accueille au milieu du 9ème siècle les reliques de Saint Marc. Grâce à son commerce maritime, elle participe pleinement au réveil économique de l’Europe après l’an mil et remplace Byzance comme puissance dominante en Méditerranée orientale : Venise se trouve à la tête du seul Empire colonial européen au Moyen Âge. Assurant la plus grande part du commerce entre l’Europe occidentale et le Levant, Venise connaît, du 13ème au 15ème siècle, une prospérité éclatante qui lui assure un rôle international de premier plan, sur mer mais aussi sur la « Terre ferme ».

Cette situation est liée à la mise en place d’institutions qui vont susciter l’admiration des contemporains : elles articulent le pouvoir d’un individu (le Doge, du latin « Ducem »), d’une oligarchie (le Sénat) et de l’ancienne aristocratie marchande (le Grand Conseil). De 1297 à la chute de la Sérénissime République de Venise face à Bonaparte le 12 mai 1797, cette Constitution ne changera pas.

Après la découverte du Nouveau Monde, les échanges vont se déplacer de la Méditerranée vers l’Atlantique, entraînant l’effacement progressif de Venise.
Sous domination étrangère jusqu’en 1866, Venise intègre alors le nouveau Royaume d’Italie et doit affronter de nouveaux défis, jusqu’à aujourd’hui