Baùbo - de l’art de n’être pas mort

Entre burlesque et mélancolie, tragique et poésie, Baùbo tresse musique et théâtre. Cheminant vers un retour à la vie, ce spectacle de Jeanne Candel porte haut la réparation face aux drames et passions qui jalonnent l’existence. 

Un homme et une femme à l’avant-scène racontent leur histoire d’amour et la langue commune née de cette relation. Cette introduction en russe et en français colore tout ce qui va suivre : car réunissant neuf interprètes multi-cartes, Baùbo est autant le récit que la mise en œuvre d’une pulsion de vie. Avec son titre renvoyant à la légendaire figure féminine qui, en découvrant son sexe devant Déméter, fit rire la déesse abattue par la disparition de sa fille Perséphone, Baùbo choisit le rire face au tragique. Sur un plateau en noir et blanc qui se peuplera de dessins, objets et meubles, musique, chant et jeu se nouent intimement. Tandis que résonnent diverses partitions musicales, dont celles du compositeur baroque Heinrich Schütz, l’ensemble rappelle que les histoires passées, loin de s’effacer totalement, peuvent aider à avancer.