ANNE-LAURE.ETIENNE

DEBOUT SUR LE ZINC

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Ils avaient rempli le Bateau Ivre et son balcon il y a deux ans. Ils sont de retour en janvier ! Thomas, le contrebassiste du groupe, a joué les porte-paroles.

 

LA QUESTION

Trente ans d’existence pour le groupe. C’est quoi le secret ?

Sport, footing quotidien... Je plaisante ! Enfin à peine, certains membres du groupe sont comme ça (mais pas moi !). Je crois que c’est la patience, l’écoute entre nous, l’humour, l’amour... Comme dans toutes les relations de couple, et les relations en général ! C’est une aventure humaine incroyable. On n’intellectualise pas trop les choses, mais finalement à chaque album on garde notre son, tout en faisant un pas de côté, donc on ne s’ennuie jamais !

L’INTERVIEW

Vous aviez déjà joué il y a deux ans au Bateau Ivre : quelle différence avec le concert que vous proposerez le 14 janvier 2026 ?

A part le fait que c’est toujours nous, ce sera complètement différent car on a sorti un nouvel album en septembre qui s’appelle Mémoire électrique, donc on joue un nouveau spectacle à partir de ce nouvel album. Ce que vous aviez vu la dernière fois c’était la tournée L’Importance de l’hiver. Là on
est au début de la tournée Mémoire électrique, qui a débuté fin septembre 2025. Donc il va y avoir des morceaux du nouvel album et évidemment aussi un panaché d’anciens morceaux (pas tous évidemment car on a dix ou onze albums studios donc on est obligé de faire des choix). En tout cas
on est très contents de défendre ce nouvel album avec un nouveau spectacle.

Quel a été l’accueil du public sur le début de tournée ?

Super ! On était ravis des premières dates. Déjà ça nous manquait d’être sur scène, forcément, et on sortait de résidence donc c’était tout frais. On a donc vécu ce moment où on se jette dans le vide d’une certaine manière en dévoilant ce nouveau concert, et c’est le public qui nous rattrape, et il
nous a bien rattrapé !

Comment vous bossez sur la création d’un album ?

En général, c’est Romain (chant, guitares, clarinette…) et Simon (chant, violon, trompette…) qui arrivent avec un texte et souvent déjà une mélodie et la carrure de la chanson. Parfois jsute guitare-voix, ou parfois quelque chose de plus abouti qu’ils ont travaillé chez eux, sur logiciel. Et ça passe ensuite entre les mains de tous les membres, on écoute, on joue, on fait des changements… c’est un processus assez long mais qui permet de laisser aller les idées de tout le monde. Mais pour cet album-là, la particularité c’est l’enregistrement : le précédent avait été fait pendant les confinements, donc à distance. Là on a eu envie de faire ça à l’ancienne, tous ensemble en studio en même temps. Après avoir répété, on a enregistré, « dans les conditions du live » comme on dit dans ces cas-là.

Vous parliez tout à l’heure de « faire un pas de côté » à chaque fois avec le groupe, comme secret de longévité. Pour ce nouvel album et la tournée qui va avec, il est où le pas de côté ? Même si votre attaché de presse parle d’un album « électrique », on l’a plutôt trouvé « nostalgique » ! 

On a toujours eu des instruments électriques, déjà dans notre album précédent. Pour nous l’électrique, c’est ce qui est toujours vivant, comme la mémoire, d’où notre titre pour ce nouvel album. Et effectivement, sans qu’on le préconçoive à l’avance, on est tombés dans un champ lié au fait de regarder le chemin parcouru, et de se projeter sur le chemin qui reste à parcourir. Donc il y a bien certaines chansons empreintes de nostalgie, mais il y en aussi d’autres comme « L’espoir » qui sont tournées vers l’avenir, plus positives. Pour les gens qui nous suivent depuis longtemps, ils retrouveront sur la pochette la petite chaise qu’on avait déjà sur l’album Les Promesses : on a tous eu quarante ans ou plus, alors on est au moment où on s’assoit, on fait le point. Où on en est, et comment on se projette vers l’avenir. Et l’avenir pour l’instant c’est surtout la tournée, pour plus d’un an !

Question qu’un fan nous a transmise : vous demandez souvent sur les réseaux un coup de main pour distribuer des prospectus ou des affiches. Ça marche ? 

Oui ! On le fait pour deux raisons : d’abord par engagement, car Debout sur le zinc a commencé dans la rue, dans les bars, porté par le public. Et aussi car on n’existe pas dans les grands médias nationaux, donc on travaille sur la proximité. Et je crois que, vu le contexte actuel du milieu culturel et associatif, avec les budgets qui baissent, c’est sur la proximité qu’il va falloir encore plus miser. En tout cas, on se rend compte que les gens qui nous donnent le coup de main se sentent partie prenante de la vie du groupe, de son histoire, et même s’ils ont des places de concert en échange, je crois qu’ils le font aussi car ils sont dans le même état d’esprit que nous.

 

LE QUESTIONNAIRE

Dernière chose avant d’entrer en scène ? 
Un contact physique. Sur la tournée précédente on encerclait une personne et on chantait « il a pas de costumeeee ! ».

Le morceau qui vous fait danser à coup sûr ? 
« Zombi » de Fela Kuti.

Le livre que vous auriez aimé écrire ? 
Le maître et Marguerite, de Boulgakov.

Le film que vous aimez revoir quand Noël arrive ? 
Quand j’étais enfant : Le Père Noël est une ordure.

Meilleur endroit et moment pour écouter de la musique ? 
Tout le temps et n’importe où !
 

Credit Photo ANNE-LAURE ÉTIENNE


En concert le 14 janvier 2026 au Bateau Ivre

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